La criminalité va crescendo. Elle ne semble pas s'atténuer. Les services de sûreté font tout leur possible pour la contrer et assurer le minimum de quiétude aux citoyens, qui sont déjà mis à mal par la précarité de la vie en ces temps difficiles marqués par la cherté de la vie et l'absence de perspectives, notamment pour des milliers de jeunes en quête d'un emploi. Le bilan des services de sûreté pour le mois de janvier écoulé est plus que révélateur de la tendance inquiétante de la criminalité, qui tend à s'installer dans la durée, et son recul nécessite, aujourd'hui plus que jamais, un traitement de cheval à la mesure de la peur et de la désolation qu'elle sème au sein de la population. Combien de chauffeurs de taxis, de femmes, de couples et de jeunes ont été agressés par des énergumènes sans foi ni loi, d'une grande férocité et lâcheté, dont le seul but est de subtiliser des objets ou des sommes d'argent, parfois insignifiantes, pour assouvir des intérêts égoïstes et sordides. C'est dire que la situation en matière sécuritaire, en dehors bien sûr du terrorisme, n'incite guère à l'optimisme. Les chiffres rendus publics par les services de sûreté sont plus qu'illustratifs d'un état des lieux alarmant. Pour le seul mois de janvier, 62 individus ont été placés sous mandat de dépôt, 33 d'entre eux l'ont été pour agressions contre les biens et les personnes, et le reste pour divers délits (trafic de stupéfiants, infractions économiques, délinquance juvénile, etc.). Au total, les services de sûreté ont traité, durant la même période, plus de 1 000 affaires de criminalité qui se sont soldées par la présentation devant la justice de 113 individus sur les 335 personnes qui y sont impliquées. Sur les mis en cause placés sous mandat de dépôt, 6 sont poursuivis pour trafic de stupéfiants, méfait qui tend à faire de la ville de Annaba une zone de transit et de consommation de drogue. Le terrorisme de la route continue également de provoquer des ravages : 44 accidents de la circulation au niveau de la seule ville de Annaba, sans compter ceux qui ont lieu dans sa périphérie, ont été enregistrés en janvier. Bilan : un décès et 38 blessés, dont certains d'entre eux seront handicapés à vie. Cette situation est le résultat du manque de respect du code de la route et de l'absence de prudence chez les piétons, et est illustrée par 310 retraits de permis de conduire, 225 délits au code de la route et 41 cas de conduite en état d'ivresse. La fin de l'hécatombe des accidents de la circulation n'est pas pour demain. Le parc roulant s'accroît, de jour en jour, à la faveur des facilités d'achat de voitures, alors que la prévention contre les accidents de la circulation reste sporadique et sans impact sur les mentalités. Les quelques associations, qui activent pour sensibiliser sur les risques d'accidents de la circulation, sont encore au stade de la mise en œuvre d'une culture de la prévention routière. Les routes ont été plus meurtrières en 2007 : elles ont fait, selon un bilan de la gendarmerie nationale, 59 décès et des centaines de blessés. La sécurité des biens et des personnes est, avant tout, une culture qui fait grandement défaut de nos jours. C'est une affaire de société, dit-on.