Près de 9000 femmes victimes de violence ont été recensées en 2007 au niveau national, a indiqué Mme Kheira Messaoudene, commissaire principal de la police judiciaire à la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN). Intervenant hier au forum d'El Moudjahid, Mme Messaoudene a indiqué que « 8277 femmes victimes de violence ont été recensées en 2007 au niveau national, notamment parmi la tranche d'âge de 18 à 35 ans ». Le commissaire principal a noté que la violence physique est en tête avec « 64% des cas », précisant que les chiffres enregistrés en 2007 montrent que « 5316 femmes étaient victimes de violence physique et 256 autres de violence sexuelle ». 27% des cas de violence contre les femmes en 2007, a-t-elle dit, étaient commis en milieu familial et 73% en dehors du cadre familial. La question de la violence, a poursuivi Mme Messaoudene, selon l'APS qui a rapporté l'information, nécessite la conjugaison des efforts de toutes les parties de la société. S'agissant de la violence contre les enfants en 2007 sur tout le territoire national, Mme Messaoudene a relevé que les chiffres montrent une légère diminution par rapport à l'année 2006, précisant que les filles sont les plus exposées à cette maltraitance. Dans le même ordre d'idées, l'intervenante a fait état de 146 enlèvements d'enfants enregistrés par les services de la police au niveau national en 2007, ajoutant que ces enfants ont été remis à leurs parents et les auteurs déférés à la justice, sachant, a-t-elle dit, que la raison principale de ces enlèvements est d'ordre sexuel. Mme Messaoudene a imputé les différentes formes de violence, notamment sexuelle, contre les enfants à une « crise morale aiguë que vit la société », appelant dans ce contexte les parents à assumer leur responsabilité dans la protection de leurs enfants en leur accordant davantage d'intérêt. De son côté, Mekki Abdelhak, directeur exécutif de la Fondation nationale pour la promotion de la recherche et le développement de la santé (Forem) et membre de l'Observatoire national de l'enfance, a affirmé que le phénomène de la violence se concentre essentiellement dans les grande villes. Il diminue d'intensité dans le Sud, ajoutant que 49,7% des cas de violence sont commis par des personnes sans travail. Dans le même contexte, il a ajouté que « 29% des violences sont commises par des personnes analphabètes, 17% par des personnes qui ont le niveau primaire et 6,5% par des personnes ayant le niveau secondaire ». Il a expliqué que l'éducation reste un élément important pour réduire le phénomène de la violence, soulignant que « plus on s'élève dans le domaine de l'éducation, moins on pratique la violence ».