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Destruction des mines antipersonnel par l'Algérie
Un geste politique fort
Publié dans El Watan le 27 - 11 - 2004

En prévision du prochain sommet de Nairobi sur la destruction des mines antipersonnel prévu à la fin du mois en cours et pour marquer sa volonté de contribuer à l'abolition dans le monde de ce type d'armement dont elle n'a que trop souffert, l'Algérie a entamé mercredi son programme de destruction de ses réserves de mines antipersonnel.
La décision revêt une portée beaucoup plus politique que militaire dans la mesure où ce genre d'armement qui a montré son efficacité dans les guerres classiques a fait son temps devant la guerre des étoiles des temps modernes qui se mène avec d'autres arsenaux autrement plus sophistiqués. Le lancement de l'opération s'est déroulée à Hassi Bahbah, wilaya de Djelfa, en présence du président Abdelaziz Bouteflika qui a tenu à donner à cet événement une solennité à la mesure de l'ampleur des drames humains occasionnés par ces engins de la mort qui continuent de semer la mort dans les pays en proie à des conflits armés. L'Algérie a souffert dans sa chair de l'usage de cette arme destructrice durant la lutte de Libération nationale et après l'indépendance. Les régions frontalières continuent encore jusqu'à aujourd'hui à enregistrer des victimes des mines antipersonel semées par l'armée française et non encore désamorcées. La décennie rouge du terrorisme qu'a vécue le pays a transformé certains « maquis » en de redoutables champs de mines. De nombreux citoyens ainsi que les forces de sécurité en opération dans ces zones ont sauté au passage sur ces mines laissant leur vie ou s'en tirant, pour les plus chanceux, avec des handicaps à vie. L'Algérie est donc très à l'aise pour bannir de son univers ces armes qui rappellent de douloureux souvenirs. C'est pourquoi elle ne pouvait pas se dérober à l'appel pressant des partisans d'un monde sans mines antipersonnel qui avait donné naissance à la convention d'Ottawa en 1997. Cinquante pays, dont l'Algérie, ont déjà signé cette convention. Sa ratification par notre pays intervint trois années plus tard en décembre 2000. Il faudra attendre quatre autres années pour entamer le processus de destruction de nos stocks de mines antipersonnel. Au total ce sont 150 030 unités qui passeront à la trappe d'ici à l'échéance du 30 avril 2006, date retenue par les experts algériens pour achever le programme de destruction des stocks détenus par l'Algérie. Conformément aux dispositions de la convention d'Ottawa, l'Algérie au même titre que tous les pays qui ont entamé ou achevé le processus a le droit de garder une quantité de mines pour les besoins de la formation de ses démineurs. Cette souplesse de la convention a ouvert une brèche dans la mise en œuvre du processus de destruction en ce sens que certains pays, bien ou mal intentionnés, tentent de contourner l'esprit de cette convention en gonflant démesurément leurs besoins de stocks légaux à conserver. La loi ne prévoit aucune fourchette en la matière, mais se borne uniquement à parler d'un « minimum requis ». Sept années auront donc passé depuis l'adoption de la convention d'Ottawa afin que l'Algérie, qui devait avoir toutes les raisons de figurer parmi les pionniers dans la lutte contre ce type d'armement pour y avoir douloureusement subi ses méfaits destructeurs, consente à franchir le pas. Les autorités algériennes qui ont voulu marquer d'une pierre blanche l'évenement se sont gardées d'expliquer les raisons qui ont retardé le lancement de l'opération de destruction des stocks des mines antipersonnel de l'armée algérienne. Mais ce retard n'enlève en rien au mérite et au courage politique de l'Algérie quand on sait que des pays supposés incarner le monde, dit libre, comme les Etats-Unis ne sont même pas signataires de la convention d'Ottawa. Les intérêts des complexes militaro-industriels qui veillent sur ce marché très juteux auront pesé dans la décision de la Maison-Blanche de ne pas adhérer à ce projet. La Russie demeure également en marge du procesus.
Paradoxe
Le moins que l'on puisse dire c'est que le dossier est loin d'être géré avec la transparence requise par les pays signataires de la convention de destruction des mines antipersonnel, qu'ils aient déjà entamé leur processus de destruction ou non, y compris par des pays qui se présentent comme des défenseurs de valeurs humaines universelles, telles que la défense de l'intégrité physique des personnes. Des informations sont dissimulées sur le niveau réel des stocks détenus par certains pays, alors que d'autres refusent carrément de rendre publics les volumes de leurs arsenaux. Au niveau africain, selon un rapport de l'observatoire de destruction des mines antipersonnel dans le monde, il ressort à fin 2001 que seuls cinq pays africains ont achevé leurs programmes d'anéantissement de leurs stocks. Il s'agit du Mali, de la Mauritanie, de la Namibie, du Zimbabwe et de l'Afrique du Sud. Au niveau international, à cette même échéance, seuls 28 Etats signataires de la convention se sont acquittés de leurs engagements. A la même année, 19 Etats parties prenantes de la convention ont engagé des programmes de destruction de leurs stocks parmi lesquels deux Etats africains : la Tunisie et l'Ouganda, et dans le monde arabe, deux pays également : le Yémen et la Jordanie. De nombreux pays européens ou d'Asie centrale trainent encore les pieds. Le prochain sommet sur le dossier de la destruction des mines antipersonnel qui se tiendra à Nairobi du 29 novembre au 3 décembre sous les auspices des Nations unies sera l'occasion pour dresser un état des lieux en la matière et pour accélérer le processus de démantèlement de cet arsenal. Aujourd'hui, 150 pays ont signé la convention d'Ottawa. Environ 37 millions de mines antipersonnel ont été détruites. Le paradoxe c'est que les plus gros stocks sont détenus par les pays du monde dit libre et civilisé. Dans le monde, le premier pays qui dispose de la plus grande réserve de mines antipersonnel, est la Chine suivie de la Russie. Son potentiel est estimé à environ 60 millions d'unités.


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