Dans le cadre des initiatives du mouvement associatif, asservi par l'administration, une grande « zerda » à la sauce rébarbative a réuni, jeudi, un nombre d'associations microscopiques et sans ancrage aucun, pour appeler le président à réviser la constitution en vue de briguer un troisième mandat. Organisée par la coordination de soutien au président, et animée par un certain Mohamed Lattafi, la rencontre n'a pas rassemblé le chiffre avancé d'associations, à savoir 1 233. La rencontre, composée de jeunes gens, mineurs, entraînés par l'UNJA, a déçu beaucoup parmi les personnalités, qui se sont d'ailleurs retirées avant l'entame des discours. Des lectures de motions de soutien, qui se ressemblaient, se sont succédé, entrecoupées par les interventions de Lattafi, lequel a commis quelques « merveilles discursives », du genre : « Bouteflika nous a été envoyé par Dieu », ou encore : « C'est grâce à lui que les habitants du bidonville Gance, et de tous ceux de Constantine, sont aujourd'hui dignement logés ». Le seul point, à l'ordre du jour, ne pouvait souffrir aucun débat, évidemment, et tous étaient venus chanter le même refrain. Le populisme pouvait dépasser toutes les limites, et tout était permis dans ce sens, à savoir « laver » le président de toutes les erreurs, et stigmatiser les institutions de l'Etat, lesquelles seraient coupables des malheurs que vivent les Algériens, et les quelques partis politiques qui ont osé critiquer le bilan de Bouteflika. Jusque-là rien de nouveau, d'autant que le but réel de la rencontre était de montrer aux Algériens, au JT de 20h, qu'il s'agit de la volonté populaire, et que nombreux sont les citoyens à revendiquer le troisième mandat. Ce qui était remarquable, en revanche, est l'illégalité de la rencontre. En effet, les organisateurs, ainsi que la majorité écrasante des associations signataires de la motion finale, ne sont pas agréées par le ministère de l'intérieur. La brosse a agi clandestinement, et c'est le recteur de l'université Emir Abdelkader, où a eu lieu le rassemblement, ainsi que les services chargés de l'organisation des rencontres publiques au niveau de la wilaya, qui ont autorisé cela. Une politique de deux poids deux mesures qui favorise les relais partisans en toute illégalité, et ne craint plus le ridicule, tant ces pratiques antidémocratiques sont devenues la règle dominante.