Les femmes cadres du FLN se mobilisent. C'est à leur tour de pousser la roue vers l'avant du projet de la révision de la Constitution. Une rencontre nationale sera tenue le 7 mars prochain à Alger. Le choix de cette date est loin d'être fortuit. Coïncidant avec la veille de la célébration de la Journée mondiale de la femme, les représentantes du parti majoritaire veulent donner une connotation politique à l'événement. Effectivement, c'est le moment ou jamais pour elles de se distinguer. Comme tous les mouvements associatifs, les femmes cadres veulent mettre la main à la pâte et appuyer l'initiative de la direction du parti. Cette année, elles préfèrent célébrer la fête avec des mots et non pas avec des fleurs. La rencontre nationale sera l'occasion pour elles de se mettre au-devant de la scène. Elles s'apprêtent à offrir un joli cadeau au président de la République en l'appelant à réviser la Constitution et à briguer un troisième mandat. Ayant pour thème «Le rôle de la femme dans la vie politique», le rendez-vous du 7 mars sera une occasion pour le FLN de saisir, encore une fois, son président d'honneur pour amender le premier texte constitutionnel. Le parti ne rate aucun événement pour remettre le sujet sur le tapis. La machine est déjà lancée. Une commission regroupant les intellectuels du parti a été installée récemment. Ladite commission a pour mission d'arrêter les grandes lignes du programme de la rencontre du 7 mars prochain. Le débat se déroulera autour du rôle de la femme dans la vie politique. Certes, ce forum abordera en général l'action de la femme dans la vie politique, mais le point nodal reste la révision de la Constitution. Afin de garantir la voie aux présidentielles de 2009, le FLN est prêt à jouer toutes ses cartes et à actionner ses forces. Après les parlementaires, les mouhafedhs et les élus locaux, c'est au tour des femmes de passer à l'action. Jeudi dernier, les élus locaux ont donné leur aval. Dans un communiqué sanctionnant les travaux de la rencontre nationale, les élus ont lancé un appel pressant invitant le président à briguer un troisième mandat. Il faut reconnaître que l'adhésion du RND à la démarche met encore plus de pression sur le vieux parti. Les deux partenaires de l'Alliance sont engagés dans une course contre la montre. Chacun tente d'investir le terrain et de mobiliser le plus grand nombre de citoyens. Malgré les appels multipliés de part et d'autre, le président continue de cultiver le suspense. Jusqu'à présent, aucune date n'a été arrêtée. Interrogé récemment sur ce sujet, le secrétaire général de l'instance exécutive a déclaré qu'«elle interviendra dans les semaines prochaines». De son côté, le troisième homme de l'Etat, Abdelaziz Ziari a affirmé, lors de son passage à la Radio nationale, que «la question de la révision sera clarifiée au courant du mois de mars». Pour le moment, c'est le black-out total. La classe politique, tout en observant les événements, a les yeux braqués sur le palais d'El Mouradia.