Résumé de la 2e partie n Focalisant l'attention sur elle, Houria donne l'occasion à son frère de s'emparer du polochon et de s'enfuir à toutes jambes. Mais Ali qui ne comprend pas tout de suite ce qui s'est passé, la regarde hébété. Et Zoubida, hors d'elle, se lève d'un bon et part elle-même à la poursuite du voleur. Elle saisit au passage un manche à balai qu'elle utilise pour tirer le linge étendu sur les cordes, et descend rapidement les escaliers, malgré son âge. Elle se sent profondément outragée. Quand elle parvient à l'entrée de la grande maison, plongée dans le noir, elle entend un bruit près de la porte qui mène au couloir. «Il n'est pas sorti, se dit-elle, je n'ai pas entendu la porte s'ouvrir… Il est là, quelque part… le voleur !». Et à tout hasard, elle donne un coup de balai devant elle. — Aïe ! Aïe, mais qu'est-ce que c'est que ça ? Et le vieux Mostefa, qui venait d'entrer dans la maison, sort dans la faible lueur du diwan en disant : — Mes enfants ! Quelqu'un donne des coups de bâton dans la skifa ! Aïe ! Il se frotte la tête. Les voisins, alertés par le bruit, sortent surpris. Tout à coup, un hurlement s'élève de l'entrée obscure. — Voilà, tu n'as que ce que tu as mérité ! crie Zoubida. Houria, accourt, se précipite hors de la maison sur les pas de son frère, et tous les deux courent le long de la ruelle, ne s'arrêtant que lorsqu'ils arrivent hors de la portée de leurs poursuivants. — Voilà, dit Mourad. Nous avons quand même «el-messned» ! — Mon frère, tu es fou ! Je t'ai dit que ces gens sont fous ! Tu as failli te faire tuer pour un polochon ! Elle lève la tête vers lui, et s'exclame : — Mais tu saignes ! — Ce n'est rien ! dit Mourad. Il sort son mouchoir et tamponne le haut de sa joue. Elle m'a mordu, la chienne ! Elle m'a mordu ! — Mon Dieu, Khouya, tu es blessé ! Il faut te faire soigner ! Tu perds du sang ! Et comme ils ne sont pas loin de l'hôpital, Houria le persuade d'aller se faire soigner. — On ne sait jamais, elle est peut-être enragée, cette vieille. Sa sœur l'attend devant la porte de l'hôpital tenant le précieux polochon, tandis que Mourad a droit à plusieurs points de suture sur la pommette droite. — Allah ikafiha ! murmure-t-il en rejoignant Houria, la joue bandée… mais l'essentiel, c'est que nous ayons «el-messned».