Ancien membre du bureau de la mouhafadha, écarté de manière peu cavalière en même temps que d'autres lors de la réunion de l'hôtel Mouahidine qui s'est tenue quelques mois avant les présidentielles, M. Kazi Tani, connu pour son franc-parler et ses prises de position intraitables, compte fédérer autour de lui les nouveaux mécontents du FLN qui veulent s'opposer au retour de M. Brahma Djelloul. A un moment, son équipe s'est ralliée au clan de M. Abid, chef de file de l'une des tendances du mouvement de redressement, mais cette démarche stratégique s'est avérée sans lendemain. En effet, il y a quelques jours, M. Kazi Tani devait animer une rencontre dans une kasma à Delmonte. Il devait annoncer publiquement son désaveu à M.Abid et tenter de se mettre lui-même sur les devants de la scène. Son désaveu et sa déception dépassent le cadre strictement oranais pour atteindre les plus hautes instances du FLN actuel. Parmi les premiers à critiquer la démarche entreprise par M. Ali Benflis, lorsque celui-ci a été mis à la tête du parti, M. Kazi Tani vient de se rendre compte que le combat auquel il a participé pour « redresser » son parti a été, à ses yeux, vain et inutile. « Belkhadem n'a pas la stature pour diriger le parti », affirmait-il en constatant que ce sont ses adversaires d'hier qui sont aujourd'hui proposés par la direction centrale. Un flou total entoure la situation du FLN à Oran et l'annonce de la tenue de son congrès ne fait qu'aggraver les choses.