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La justice britannique entame aujourd'hui l'examen de fond de la demande d'extradition de Khalifa jugeant recevable l'acte d'accusation de la demande algérienne
Le tribunal de Westminster à Londres entame aujourd'hui ses audiences consacrées à l'examen de la demande de l'Algérie de l'extradition de Rafik Abdelmoumene Khalifa. Rappelons que le juge Timothy Workman avait décidé, lors de la dernière audience, de fixer les journées d'aujourd'hui et de demain comme date de l'examen dans le fond de la demande algérienne d'extradition de l'ex-magnat algérien, condamné à la prison à perpétuité dans le cadre de l'affaire du groupe Khalifa par le tribunal criminel près la cour de Blida en mars 2007. Le juge Workman avait indiqué lors de cette séance que l'audience d'aujourd'hui se déroulera sur deux jours et qu'une séance se tiendra le 3 juin en cas de nécessité. Cette séance, qui porte sur l'examen dans le fond de la demande algérienne, implique donc l'étude par la justice britannique des chefs d'accusation retenus contre Abdelmoumene Khalifa en s'appuyant sur la légalité de ces derniers du point de vue du droit britannique. A préciser que les audiences consacrées à l'examen de la demande algérienne pourraient durer dans le temps si la défense de l'accusé adoptait la stratégie de «supplication» pour s'adjuger les faveurs des organisations de défense des droits de l'Homme, à plus forte raison que le prévenu n'a pas mandaté un avocat, se contentant de celui désigné d'office par la justice britannique. A préciser que l'acceptation d'examiner dans le fond la demande algérienne par le juge Timothy signifiait le rejet du recours dans la forme introduit par la défense de Abdelmoumene Khalifa le 18 avril dernier. Le juge Workman avait estimé que l'acte d'accusation dans l'affaire du groupe Khalifa était suffisant pour que la demande algérienne d'extradition soit considérée comme fondée. Le mandat d'arrêt international et la demande d'extradition antérieure à la signature des accords sur l'extradition entre l'Algérie et le Royaume-Uni sont considérés comme un appui à cette demande, selon le juge qui répondait ainsi à la défense du mis en cause qui avait soutenu que la demande algérienne d'extradition datait d'avant ces accords et qu'elle ne répondait pas aux normes reconnues en la matière. Il convient de souligner à ce sujet que l'Algérie avait adapté sa demande aux dispositions des accords sur l'extradition et que la recevabilité de la demande algérienne n'a été déclarée qu'une année environ après l'entrée en vigueur de l'accord (mars 2007). Abdelmoumene Khalifa est en prison dans le cadre du procès relatif à l'examen de la demande algérienne après son arrestation le 27 mars 2007 en vertu d'un mandat d'arrêt européen et sa présentation devant le tribunal de Westminster dans le cadre d'une demande d'extradition formulée par la France pour «banqueroute frauduleuse, blanchiment d'argent et abus de biens sociaux». La justice britannique avait jugé acceptable, en août 2007, la demande française d'extradition et devait examiner l'appel interjeté par la défense de l'accusé. Elle a néanmoins décidé de suspendre l'examen de l'appel pour accorder la priorité à l'examen de la demande algérienne d'extradition. Ce qui démontre la consistance du dossier algérien. La justice britannique a jugé, lors de l'enquête préliminaire, que les motifs de demande d'extradition de Khalifa présentés par la France «ne représentaient qu'une infime partie de l'ensemble des crimes avérés contenus dans la demande algérienne», ont indiqué des sources judiciaires algériennes au fait de ce dossier. H. Y.