La chambre d'accusation près la cour d'Alger a confirmé les 5 mises sous mandat de dépôt de policiers et officiers inculpés dans l'affaire du vol d'armes au commissariat central d'Alger. En tout, 15 policiers, dont un divisionnaire, un commissaire et des officiers, ont été inculpés. L'affaire du vol d'armes au commissariat central d'Alger prend une autre tournure. La chambre d'accusation près la cour d'Alger a décidé du maintien des cinq policiers placés en détention provisoire par le juge d'instruction près le tribunal de Sidi M'hamed. Ce dernier avait inculpé 15 policiers, dont un divisionnaire, un commissaire et 2 officiers de police pour, entre autres, « trafic illicite d'armes à feu, vols, mauvaise gestion et négligence ayant engendré la dégradation de biens publics ». La plupart des inculpés exerçaient au service d'armurerie de la sûreté de wilaya d'Alger, d'où 25 armes, des pistolets automatiques, des fusils de chasse, des fusils à pompe et des munitions de différents calibres, ont été volées et seulement une dizaine ont pu être récupérées auprès de commerçants et propriétaires de bars à Tizi Ouzou. Elles auraient été cédées à des prix situés entre 60 000 DA, 80 000 DA et 120 000 DA (pour les fusils à pompe). L'armement en question est composé de pièces neuves mais également d'autres usagées, saisies à l'issue d'opérations antiterroristes. Lors de l'examen de cette affaire par la chambre d'accusation, les avocats, qui plaidaient la mise en liberté provisoire des policiers en détention, ont justifié leur demande par « la dégradation » de l'état de santé de leurs mandants du fait des « traumatismes psychologiques » dont ils souffrent. L'ex-SG de la DGSN met en garde La défense du chef de service armurerie a, pour sa part, insisté sur le fait que « l'officier n'avait pas pris connaissance » des anomalies contenues dans le registre de recensement des armes, lors de son installation à son poste par les responsables de l'administration du commissariat central. Dans tous les cas, le dossier est toujours en instruction et risque de connaître probablement de nouveaux rebondissements, puisque d'autres policiers risquent d'être convoqués par le magistrat instructeur. Il est question de tenter de lever le voile sur les circonstances de ces vols, mais également d'arriver à la traçabilité des armes non encore récupérées. Par ailleurs, l'ancien secrétaire général de la Sûreté nationale, Mokrane Mahmoud, cité dans l'affaire du « vrai faux » document retrouvé dans le domicile de Belkacem Brahimi, ancien directeur de la cité universitaire de Dergana, condamné à une peine de prison dans le cadre d'une affaire de corruption, est sorti de sa réserve pour mettre en garde « ceux qui veulent ternir » son image, « par la force de l'argent qu'ils détiennent et la force du pouvoir auquel ils se sont alliés », en leur disant, dans une lettre adressée à la rédaction qu'« ils trouveront la force de la loi pour contrarier leurs desseins ». Une suspension « sans motif » L'ancien responsable, entendu par la police judiciaire en tant que témoin, a précisé qu'il « n'a aucune relation » avec la deuxième affaire de Brahimi. « Il y a, en effet, une enquête au stade préliminaire sur un document que certains considèrent comme faux en relation avec une affaire qui remonte à deux ans et demi, et où Brahimi avait un statut de victime, et non pas avec celle plus récente, liée à la corruption. Je ne peux pas en dire plus par crainte de gêner le cours de la justice, qui aboutira certainement à la vérité le moment opportun », a déclaré l'ancien responsable. A propos de sa situation professionnelle, l'ex-secrétaire général a expliqué que sa suspension est intervenue le 30 janvier 2008 « sans motif » et qu'il a fallu qu'il « élève une contestation » pour que ce dernier (motif) lui soit notifié, trois jours après. « Il s'agit d'une mesure abusive et sans fondement, mais aussi sans aucune relation avec l'affaire de ce document », a-t-il noté, en précisant : « En réalité, c'est moi-même qui ai demandé à être déchargé de toute responsabilité le 10 avril 2007, poussé en cela par les abus répétés de ma hiérarchie dans la gestion de ma carrière. » L'ex-responsable n'a pas manqué de mettre en exergue son parcours professionnel de 27 ans de service, « avec un engagement sans faille hérité de mon père, un chahid. J'ai servi dans les postes les plus élevés de la hiérarchie opérationnelle (sur le terrain), dans les moments les plus difficiles que notre pays a connus depuis 1980 et dans les wilayas les plus touchées par le terrorisme ». M. Mahmoud a conclu en promettant de tenir les lecteurs « informés de cette affaire et les manœuvres qui l'entourent dès que les juges auront terminé de statuer sur les faits ». La réaction de cet ancien responsable est intervenue quelques jours seulement après celle de l'ex-inspecteur général de la DGSN, Mohand Saidani, également entendu par la police judiciaire dans le cadre de cette affaire. Cet ex-responsable, mis à la retraite, il y a à peine une année, avait crié « au complot » et « au règlement de comptes » à travers la mise en action d'une plainte, déposée par le transporteur des étudiants, Mahieddine Tahkout, dont le nom a été cité dans la première affaire, impliquant Belkacem Brahimi. L'ex-inspecteur général avait mené une enquête sur le dossier concernant l'ancien directeur de la cité universitaire et ses démêlés avec les services de police et M. Tahkout, les conclusions du rapport ont été adressées au directeur général de la Sûreté nationale ainsi qu'à toutes les instances concernées. Pour M. Saidani, le « prétendu » faux document « est une vraie » attestation de dépôt de plainte, signée par le directeur général en personne et remise à Brahimi. Tout porte à croire que cette affaire tout comme celle du vol d'armes au commissariat central ne sont pas prêtes à livrer leurs secrets à l'opinion publique.