L'Afrique restait la seule région au monde à ne pas disposer d'une structure consacrée à l'énergie pour reprendre un constat fait par le représentant de l'Agence internationale de l'énergie. La Commission africaine de l'énergie (AFREC) a débuté officiellement ses activités hier à l'occasion d'une réunion des ministres de l'Energie des pays membres de l'Union africaine. A l'occasion de leur première session ordinaire tenue hier à l'hôtel El Aurassi, les ministres africains en charge de l'énergie ont réaffirmé dans la « Déclaration d'Alger » leur « engagement à soutenir le développement, le fonctionnement et les activités de l'AFREC, en amenant nos pays à s'impliquer pleinement et entièrement dans ces programmes et activités afin d'assurer son succès ». Ils ont aussi appelé « instamment les Etats membres qui ne l'ont pas encore fait, à ratifier et adhérer à la convention de la Commission africaine de l'énergie ». La Commission africaine de l'énergie qui est basée à Alger avait besoin d'une ratification de 15 pays membres de l'Union africaine pour pouvoir lancer ses activités d'une manière officielle. Jusqu'à hier, elle avait obtenu 23 ratifications. Toutefois, elle avait commencé à activer d'une manière informelle après sa création par une décision du 37e sommet des chefs d'Etat et de gouvernement en juillet 2001. La présence d'une vingtaine de ministres africains, selon les organisateurs, a permis ainsi à l'Afrique de se doter d'un cadre important vu l'importance que représente l'énergie dans le développement. L'Afrique restait la seule région au monde à ne pas disposer d'une structure consacrée à l'énergie pour reprendre un constat fait par le représentant de l'Agence internationale de l'énergie. Les représentants de la Banque mondiale, de l'Agence internationale de l'énergie et de la Commission européenne ont affirmé leur disponibilité à assister et à coopérer avec l'AFREC. Intervenant lors de la cérémonie d'ouverture de la conférence, le docteur Bernard Zoba, commissaire en charge des infrastructures de l'énergie à la commission de l'Union africaine, a énuméré les prochains événements dans lesquels l'AFREC sera partie prenante, comme la réunion qui se tiendra à Bruxelles les 20 et 21 février entre l'Union africaine et la Commission européenne dans le cadre du partenariat en matière d'énergie. D'autres événements sont attendus dans le cadre de la conférence Afrique-Amérique latine et Caraïbes sur l'énergie, le 3 avril prochain à Caucun, au Mexique ou le sommet Inde-Afrique qui se tiendra à New Delhi au mois d'avril prochain. Il faut rappeler que l'idée de la création de cette commission remonte à 1980 lors du sommet des chefs d'Etat tenu à Lagos. Lors de son allocution à l'ouverture de la conférence, le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, a indiqué qu'« au plan international, la question de l'énergie est l'objet d'enjeux géostratégiques globaux, dont l'Afrique, de par son potentiel en ressources et les perspectives de ses besoins à long terme, est concernée au premier chef ». Citant le projet de gazoduc qui doit relier le Nigeria à l'Europe en passant par le Niger et l'Algérie, le ministre indiquera à la fin de la conférence qu'une réunion aura lieu le 25 février à Lagos pour relancer le projet avec le gouvernement. Tout le monde s'occupe des richesses énergétiques de l'Afrique. Il était temps que les Africains s'en occupent d'une manière organisée. Lors d'un point de presse tenu à la fin de la conférence, le ministre de l'Energie, Chakib Khelil, a réaffirmé les choix de l'Algérie de s'investir encore davantage en Afrique en déclarant : « L'avenir de l'Algérie est en Afrique. » D'ailleurs, tous les pays du monde investissent en Afrique, a-t-il précisé.