La commission africaine de l'Energie, Afrec, est prête à devenir opérationnelle. C'est en ces termes que le directeur de l'Afrec, M. Hocine El Hag, a débuté son allocution, hier, à l'ouverture de la conférence des ministres de l'Energie des pays membres de l'Union africains, pour le lancement officiel de cette institution. C'est donc chose faite, puisqu'il aura fallu moins de temps que prévu pour les ministres africains pour adopter les différents documents constitutifs qui régiront l'Afrec, sa structure ainsi que ses programmes techniques et son plan d'action. En effet, l'ordre du jour de la conférence a été préparé par des experts réunis à huis clos vendredi. Il comprenait l'examen du plan d'action de l'Afrec, son budget et ses sources de financement. Les experts ont préparé des propositions pour l'élection des membres du conseil d'administration, de l'organe consultatif technique de l'Afrec et examiné la procédure pour l'élection de son directeur exécutif. L'Afrec qui a été lancée officiellement, hier, est une institution indispensable, selon M. El Hag. Créée par les hautes autorités africaines, l'Afrec se fixe comme principal objectif de promouvoir la coopération et l'intégration régionale et continentale dans le secteur de l'énergie en Afrique. Le nombre de 23 ratifications atteint, dépassant les 15 requis, a permis donc à la commission de disposer des instruments juridiques nécessaires à son fonctionnement, et par la même à l'Afrique de se doter d'un cadre institutionnel approprié pour promouvoir la coopération énergétique à l'échelle du continent. Comme il a été rappelé par les différents intervenants, l'Afrique restait, jusqu'à hier, la seule région au monde à ne pas avoir une institution énergétique. Dans son allocution d'ouverture de cette conférence, le ministre de l'Energie et des Mines, M. Chakib Khelil, a affirmé que «l'Afrique, de par son potentiel en ressources et les perspectives de ses besoins à long terme, est concernée au premier chef par la question de l'énergie» qui est, au plan international, l'objet d'enjeux géostratégiques globaux. Selon lui, «le développement durable de l'Afrique passe par une intégration économique du continent, avec l'adaptation aux exigences d'une économie de marché performante, au service de nos citoyens», ajoutant, à ce titre, qu'«il nous appartient de relever ensemble ces défis d'intégration et d'adaptation, notamment dans le domaine de l'énergie, et de contribuer ainsi à la réalisation d'un développement durable de l'Afrique». Le ministre défini l'Afrec comme étant un instrument au service du développement de l'Afrique. «Cet institution représente le lieu privilégié pour définir le futur énergétique du continent et pour élaborer et mettre en oeuvre sa politique énergétique». Le commissaire en charge des infrastructures et de l'énergie à la commission africaine, Bernard Zoba, a, pour sa part, affirmé que l'Afrec occupe une place importante dans les différents partenariats de l'Afrique. Cependant, il a souligné que les Etats membres doivent être à même de mobiliser les ressources nécessaires pour le financement des activités de l'Afrec, afin d'assurer son efficacité et sa pérennité. «Le bonheur des Africains sera fait par les Africains eux-même», a-t-il conclu. La totalité des 250 délégués, dont 21 ministres, ainsi que des représentants d'organisations énergétiques régionales et internationales (Opep, AIE, Opaep), d'institutions financières internationales (Banque africaine de développement) et de l'Union européenne qui participaient à la conférence, ont exprimé leur satisfaction quant au lancement officiel de cette institution. Le représentant de la Banque mondiale, en accueillant favorablement le lancement de l'Afrec, a appelé à un partenariat durable pour soutenir le développement. Il a indiqué que la BM a investi, durant les trois dernières années, 11 milliards de dollars dans des projets énergétiques dans le monde, dont 4 milliards en Afrique. Mettant en évidence les carences du développement en Afrique, le représentant de la BM a indiqué que pour régler les problèmes de l'Afrique, le secteur de l'énergie est capital. La même satisfaction et la même volonté de coopération sont apparues dans les interventions des autres invités de cette conférence, que ce soit le représentant de l'Union européenne (UE) ou celui de l'Agence internationale de l'énergie (AIE).