Pendant trois années, quatre ingénieurs agronomes ont pris l'initiative de moderniser les procédés de la culture de la tomate et de les appliquer à une centaine de parcelles sur les 300 que compte la wilaya de Guelma dans cette filière. Les résultats furent très encourageants. La régression importante, enregistrée ces dernières années, dans la culture de la tomate industrielle dans les quatre wilayas de l'Est (Guelma, Skikda, El Tarf et Annaba), qui est passée de 20 000 ha pour la région est du pays à 12 000 ha, ces dernières années, a fait réagir les professionnels. Ces derniers se sont réunis récemment aux côtés des membres de la Chambre de l'agriculture d'Annaba pour une journée de sensibilisation et d'information organisée au profit de quelque 300 agriculteurs versés dans cette activité. Une initiative sponsorisée conjointement par le groupe Benamor (CAB), Fertial, la conserverie Soumaâ et la CRMA (Caisse d'assurance agricole). Au menu de la rencontre, la publication des résultats très satisfaisants obtenus grâce aux nouveaux procédés de culture de la tomate, dans le domaine de la fertilisation, de l'irrigation notamment, et de la préparation des plants. “Les agriculteurs, qui faisaient par le passé avec les moyens traditionnels 200 qx à l'ha, sont arrivés aujourd'hui à récolter plus de 600 qx. Certains ont dépassé les 1 000 qx”, comme annoncé par un ingénieur agronome. Des résultats obtenus dans le périmètre agricole de Guelma, au niveau du laboratoire expérimental de la ferme Richi, appartenant au leader en la matière, le groupe Benamor. Pendant trois années, quatre ingénieurs agronomes rattachés à ce groupe ont pris l'initiative de moderniser les procédés de la culture de la tomate et de les appliquer à une centaine de parcelles sur les 300 que compte la wilaya de Guelma dans cette filière. Et les conclusions sont là. “Nous avons pris en charge ces agriculteurs sur tous les plans, par nos conseils techniques et nos visites sur le terrain. Tous les autres fellahs de Guelma adhérents à la Cab ont commencé à suivre cet exemple qui est en train de s'étendre aux fellahs de Skikda.” Récemment, ces techniciens sont venus inciter les autres membres de la corporation à suivre cet exemple en leur prodiguant des explications et des conseils. Un exemple qui fait tache d'huile, puisque les agriculteurs des 4 wilayas étaient très nombreux à écouter les explications données par un ingénieur agricole du groupe Cab, ancien président de la Chambre de l'agriculture d'Annaba, Chebbah Messaoud. Ce spécialiste devait, en marge de cette rencontre, déclarer : “Aujourd'hui, nous avons les moyens de notre politique, et nous avons décidé, pour aider les fellahs, de prendre en charge leurs problèmes de semence et de plants en effectuant des achats groupés, afin de réduire leurs charges.” Des charges particulièrement lourdes, surtout au niveau de la main-d'œuvre, qui dévore les 43 % des revenus des agriculteurs, selon les chiffres avancés par notre interlocuteur. À telle enseigne qu'il a été décidé de mécaniser les activités agricoles à partir de cette année au niveau de Guelma, devenue la wilaya-pilote de ce créneau, par l'achat de planteuses et de récolteuses, ce qui a été fait par le groupe, qui anticipe sur l'avenir, décidé à sauvegarder les intérêts des fellahs de la filière en les incitant à se regrouper et à avoir recours à la mécanisation. M. Chebbah devait déclarer à leur intention : “Nous savons que le recours à la mécanisation va éliminer à chaque récolte près de 400 000 emplois temporaires pour la région de l'Est pour la plantation et la récolte sur les 20 000 ha réservés à la tomate dans l'Est du pays, mais nous ne sommes pas là pour faire du social, la sauvegarde du capital de l'agriculteur passe avant toute considération, sinon, il est appelé à disparaître au profit de l'importation, et donc au détriment de l'économie nationale.” D'autant plus que les jeunes chômeurs, du moins dans la région de Annaba, comme nous l'ont déclaré les agriculteurs, rechignent à travailler la terre. Pour M. Chebbah, “l'Etat a tenté de soutenir le secteur matériellement, mais cela n'a pas eu les résultats escomptés, car il ne faisait que de la fuite en avant. Ce dont a besoin la filière de la tomate, c'est d'une nouvelle approche, de l'anticipation, de la solidarité des agriculteurs, de la formation, du développement”. Désormais, les agriculteurs ont le pied à l'étrier, et il semble que ce créneau, très important pour l'économie nationale, soit en train de prendre enfin la bonne voie. C'est sa seule chance de survie.