La deuxième journée médicale sur la haute tension artérielle (HTA), organisée par l'Ugel, les 18 et 19 février à la faculté de médecine, a révélé que cette pathologie demeure « délaissée », selon l'expression d'un spécialiste, qui précise que les statistiques de l'institut national de santé publique (INSP) ont montré que 52 % des malades ignorent qu'ils sont atteints, alors que 6 % seulement suivent un traitement régulier. Pour les étudiants de la faculté des sciences médicales, peu de recherches et études ont ciblé cette maladie à Constantine ou même au niveau de l'Est algérien, bien que la HTA soit la troisième cause de mortalité en Algérie, après le cancer et le diabète. Les chiffres sont là pour le prouver. Un Algérien sur trois est hypertendu, soit 11 millions de malades qui souffrent en silence d'une pathologie qualifiée de « tueur silencieux ». Seules deux études pilotes, menées il y a une année à Mostaganem et Sétif, ont donné des résultats alarmants, alors que la prise en charge des sujets, qui sont recensés de plus en plus parmi les jeunes âgés entre 18 et 35 ans, demeure bien en deçà des normes fixées par l'organisation mondiale de la santé (OMS). Pour le Pr. Aberkane, qui a présidé l'ouverture de cette rencontre avec le Pr Ahmed Aouati, doyen de la faculté de médecine, « le manque des recherches épidémiologiques effectuées sur la HTA demeure toujours posé pour une pathologie qui devient un véritable problème de santé publique dans un pays qui supporte un fardeau socioéconomique », a-t-il déclaré. Et d'ajouter : « Il est temps de donner plus d'importance au rôle des médecins généralistes dont la mission principale sera de développer la culture de la promotion et de la prévention chez les patients ». L'intervenant ne manquera pas de préciser que seuls la pratique du sport, la réduction du poids et de la consommation du tabac, ainsi que le suivi d'un régime alimentaire équilibré sont les meilleurs remèdes contre un mal qui coûte très cher aux malades de condition sociale moyenne. On saura que le traitement de la HTA, bien qu'il soit remboursable, varie entre 2 000 et 20 000 DA par mois. Les futurs médecins ont saisi la présence de plusieurs spécialistes pour déplorer le manque de documentation, mais aussi le déficit chronique de formation et d'information. Une question qui a fait l'objet d'un long débat à la faculté de médecine.