Entre la naïveté et l'ignorance, le tribunal d'Oran a tranché en comdamnant l'accusé à six mois de prison. D'une taille bien en dessous de la moyenne, O. M., âgé de 42 ans, se présente à la barre des accusés tête baissée et mains derrière le dos. Oran : De notre bureau Il devait répondre ce 16 janvier 2008, devant le tribunal criminel d'Oran, des chefs d'accusation d'imitation de sceaux étatiques et de faux et usage de faux. Selon les faits consignés dans l'arrêt de renvoi, le prévenu a été interpellé le 21 avril 2006 par les éléments de la police des frontières, (PAF), à l'aéroport international d'Es Sénia au moment où il s'apprêtait à prendre un vol à destination de Casablanca au Maroc. Les policiers ont relevé neuf faux cachets de la PAF apposés sur son document de voyage. « Qu'avez-vous à dire pour votre défense ? » interroge le président après lui avoir exposé les faits pour lesquels il était poursuivi. O.M. balbutie et éclate subitement en sanglots. « Je n'avais pas l'intention de frauder. Je suis victime de mon ignorance. » Le président lui demande : « Mais pourquoi pleurez-vous ? Vous n'avez qu'à dire la vérité, expliquez-nous le pourquoi et le comment de ces faux cachets sur votre passeport », avant de lui exhiber une copie de son document de voyage. Sans cesser de sangloter, l'accusé affirme : « J'ai pris contact avec un certain Hamza à Chlef. Il m'a exigé un million de centimes en m'assurant qu'il allait faire le nécessaire. » Le président du tribunal fait remarquer au prévenu, qu'il avait pourtant obtenu quelques mois auparavant une carte de séjour temporaire en Italie. « Vous avez retiré votre passeport auprès des services de la représentation consulaire d'Algérie à Naples. Pourquoi alors aviez-vous besoin d'user de faux ? » O. M. continue de plus belle à pleurer sans répondre et donne l'impression d'avoir été vraisemblablement arnaqué. Le représentant du ministère public souligne que l'inculpé « n'est pas aussi naïf qu'il veut le faire croire. Il a l'habitude de voyager. Il a usé de faux dans un but bien précis ». Il conclut son réquisitoire en requérant une peine de 20 ans de réclusion criminelle. L'avocat de la défense plaide de larges circonstances atténuantes en faveur de son mandant et souligne : « Il a été victime de son ignorance. » Au terme des délibérations, le jury ne retient que l'usage de faux et condamne l'accusé à six mois d'emprisonnement. Il a fait l'objet d'une prise de corps à l'audience.