Grandement marginalisés au plan social, les cadres algériens sont tenus à l'écart des bouleversements socioéconomiques. En effet, sollicités de par leur compétence en matière de gestion, deux cadres dirigeants de deux importantes entreprises algériennes, à savoir les cimenteries de H'djar Essoud et de Sour El Ghozlane ont été sollicités par Buzzi-Unicem, l'un des leaders mondiaux de production du ciment, qui a pris la gestion totale de ces deux cimenteries depuis le mois en cours. Eu égard aux bilans financiers positifs qu'avaient enregistrées ces deux entreprises, le partenaire étranger n'a pas voulu investir dans des cadres étrangers et a préféré puiser dans le vivier existant, d'où son souhait de maintenir ces deux cadres dirigeants à la tête de leurs ex-entreprises respectives. En porte-à-faux selon le holding, ne concerne pas ce cas, car il s'agit de partenariat et non d'entreprise concurrente. Selon les Italiens, l'interprétation de l'ordonnance n° 07-01 du 1er février 2007 relative aux hauts cadres algériens pose problème. D'un côté, les Italiens ne lâchent pas prise, allant jusqu'à faire appel à des cabinets d'avocats étrangers pour défendre leur position, de l'autre, la tutelle est sollicitée pour trancher sur la question, mais celle-ci semble afficher un niet catégorique. « En ce qui concerne l'ordonnance 07-01, elle s'applique sur les hauts cadres algériens, tels ceux de Sonatrach ou de Sonelgaz, qui démissionnent de leurs entreprises respectives pour passer chez des firmes étrangères concurrentes dans lesquelles ils seront fortement rémunérés. Il est irrationnel que des compétences nationales soient reconnues et sollicitées par des grandes firmes internationales, mais marginalisés dans leur pays qui plus est, par des ordonnances mal interprétées », diront plusieurs cadres de ces deux entreprises.