La problématique de la gestion des zones industrielles continuera de se poser en l'absence d'une perspective impliquant l'ensemble des opérateurs économiques les plus concernés en premier lieu. Le désengagement progressif de l'Etat de la sphère économique risque de conduire ces zones vers une situation peu enviable à cause du manque d'intérêt, manifeste, chez la plupart des investisseurs en activité. L'Etat a investi, depuis le début de cette décennie, 50 MDA (millions) pour la réhabilitation des zones industrielles, dont celle de Berrahal, qui s'est vue, à elle seule, injecter 27 MDA, lesquels ont été consacrés à la mise en place des commodités nécessaires au développement des activités industrielles et à la promotion de l'investissement. Cet effort financier, s'il ne venait pas être valorisé, serait une perte sèche, non seulement pour le Trésor public, mais aussi pour les collectivités locales abritant ces mêmes zones. L'entreprise de gestion des zones industrielles (EGZI), créée justement pour protéger ce patrimoine, se trouve confrontée au manque de répondant de la part des opérateurs économiques, dont certains ne veulent pas s'investir dans cette opération, refusant de verser leurs contributions financières destinées à l'entretien des espaces communs. Cette situation rend difficile l'aboutissement de la mise à niveau des entreprises, menée avec l'appui de l'union européenne dans le cadre du programme Meda, et celle décidée par le ministère de la petite et moyenne entreprise, de l'artisanat et des métiers. Faut-il obliger les opérateurs économiques à s'impliquer dans la préservation des zones industrielles ? Il s'agit-là d'une question qui revient en leitmotiv dès que la gestion de ces zones est abordée, d'où la nécessité, selon certains observateurs, de durcir les lois ou de chercher le meilleur dispositif institutionnel pour situer les responsabilités des uns et des autres. La mise à niveau des entreprises, donc des ZI est un moyen d'insérer l'appareil de production dans le marché international, et lui en garantir la survie face à la concurrence. Il convient de signaler, d'autre part, que la problématique de la gestion des ZI a resurgi à la faveur de la mise en œuvre d'un plan d'action pour la création de zones de développement industriel intégré (ZDII), qui seront implantées, dans une première étape, à Annaba, Oran et Mostaganem, retenues comme régions-pilotes par le ministère de l'industrie et de la promotion de l'investissement. Les participants, lors d'une récente rencontre consacrée à ces ZDII et animée par des experts algériens, en présence de leurs homologues coréens, n'ont pas manqué de faire un rapport entre les ZI et les nouvelles entités économiques, proposées afin de rendre attractives et compétitives les régions ciblées. Ils ont ainsi exprimé leurs craintes de voir les zones de développement industriel intégré connaître le même sort que les zones industrielles.