Entretenir des relations de bon voisinage avec les populations des pays limitrophes a été à l'ordre du jour de la visite qu'Ahmed Idaber a consacrée aux chefs de tribu. Le 4 février, l'aménokal des Touareg du Hoggar, Ahmed Idaber, a entamé une grande tournée dans le vaste territoire de son commandement, accompagné d'une importante délégation de cinquante personnes de différentes tribus, composée de notables de Tamanrasset et d'autres régions proches ou éloignées de la capitale du Hoggar, tels Boudjemâa Benhabirèche, Ibrahim Damerna, Boukhari Amoumen ou Khoulou Toucha, chef de la tribu des « Iklan Taoussit » de Tin Zaouatin. Plusieurs motifs ont poussé l'aménokal à cette tournée dont le signal a été donné à partir des zones frontalières algéro-malienne et algéro-nigérienne. En plus de « conforter » l'unification des tribus autour de leur chef suprême (le traditionnel aménokal du Hoggar), ce sont les questions sécuritaires, sociales, environnementales et politiques qui ont motivé son déplacement dans toutes les régions du Hoggar, et ce, jusqu'au 23 février. Si Tin Zaouatin et In Guezam, daïras extrêmes de la wilaya de Tamanrasset (600 et 400 km du chef-lieu de wilaya) ont été les premières étapes de la tournée de l'aménokal, c'est en raison de l'importance qu'elles représentent comme zones tampons « pour le maintien et la préservation de la sécurité ainsi que la prévention contre toute forme de trafic », nous précise Ahmed Idaber, qui met l'accent sur l'importance de la sensibilisation, par un appel à la vigilance des populations touareg sur les questions sécuritaires, dans un esprit, note-t-il encore, de collaboration avec les pays sahéliens voisins, comme édicté par les autorités de l'Etat. En rencontrant les chefs des différentes tribus qui peuplent cette région frontalière du Hoggar – Kel Ghéla, Iklan Taoussit, Kel Azzi et Tédjéhé n'Effis –, Ahmed Idaber a commencé son travail de sensibilisation en demandant aux tribus de « s'impliquer davantage pour permettre une meilleure surveillance de la région dans tous les domaines, sécuritaire notamment ». Par ailleurs, entretenir des relations de bon voisinage avec les populations des pays limitrophes, comme cela a toujours été, a été à l'ordre du jour de cette visite que l'aménokal a consacrée aux chefs de tribu. Après la région frontalière, plusieurs autres ont été visitées par la délégation de l'aménokal : Abalessa, Taghahaouhat, Tahifet, Tin Tarabine, Tazrouk, Ideles, Hirafok et In Amguel, des régions particulièrement peuplées, dans ce Hoggar qui ne compte que quelque 180 000 habitants (toute la wilaya de Tamanrasset, avec la région du Tidikelt, en compte quelque 30 000). Dernière étape de la tournée : l'Ahnet, dans le nord-est du Hoggar, où Ahmed Idaber a poursuivi ses discussions autour, également, d'autres questions comme la protection du patrimoine naturel et culturel (faune, flore, savoir-faire locaux ancestraux...), précieuses richesses pour les habitants et leviers potentiels pour un développement spécifique de la région orienté vers l'écotourisme. Ahmed Idaber a relevé l'enthousiasme de la population de la région suite aux nouvelles appellations de l'aéroport et de l'université de Tamanrasset respectivement aux noms des précédents aménokals : Akhamoukh Bey et Hadj Moussa. La journée du 1er mars devrait réunir à Tamanrasset les chefs de tribu du Hoggar, les représentants du Parc national du Hoggar et les services des forêts, sous la présidence de l'aménokal, pour élucider et déterminer de manière concrète et concertée une démarche conséquente à même de prendre en charge toutes les questions sécuritaires, sociales et environnementales, objet de sa tournée. Il est attendu, enfin, que cette journée fasse date pour un « soutien solennel au président de la République à poursuivre son programme national par un troisième mandat », nous a confié l'aménokal Ahmed Idaber.