Les malades aux revenus modestes doivent faire face à des frais supplémentaires pour des consultations chez des spécialistes privés. Le service d'hémodialyse de l'hôpital de Collo vient de se doter de 5 nouveaux reins artificiels, portant ainsi le nombre des générateurs à 16 après la réparation des 5 qui étaient en panne. Ce service a été, initialement, créé grâce au mouvement associatif et à des émigrés de France, originaires de la région, qui ont largement contribué avec l'apport de générateurs et d'un matériel médical conséquent. C'est d'ailleurs le calvaire des malades, qui devaient se déplacer à Skikda en faisant des navettes de plus de 150 km, fortement éreintantes, pour effectuer leurs séances de dialyse, qui a poussé l'association locale Ocit et l'association française Tutti Frutti à concrétiser le rêve de ces malades d'avoir un centre d'hémodialyse près de chez eux. Pour ce faire, une longue bataille bureaucratique, jalonnée d'embûches, a été surmontée pour que ce rêve devienne réalité, bien sûr grâce également aux autorités de wilaya qui n'ont pas hésité à apporter leur contribution, notamment le renforcement du service en générateurs. Depuis, le nombre des hémodialysés ne cesse d'accroître au point où actuellement, et en dépit de l'apport de nouveaux reins artificiels, la prise en charge est considérée insuffisante par les membres de l'association des hémodialysés. En effet, une soixantaine de malades sont inscrits dans le service d'hémodialyse de Collo, alors que depuis le départ, en mai dernier, du seul néphrologue de l'hôpital, le problème de la prise en charge adéquate s'est posé. Les malades, qui ont généralement des revenus modestes, sont donc confrontés à des frais supplémentaires pour les consultations chez des spécialistes privés, sachant que cette région ne dispose actuellement que d'un seul néphrologue privé conventionné avec l'hôpital, alors que sa présence quotidienne au niveau du service d'hémodialyse est nécessaire, selon le président de l'association des hémodialysés, Mustapha Benyoucef. Même le personnel affecté à ce service est considéré comme insuffisant, car la charge dépasse la moyenne. Cependant, le calvaire du transport de ces malades qui a été interrompu a repris suite à la présence d'un intervenant privé au grand bonheur de ces patients qui ont tant souffert, particulièrement ceux habitant les localités éloignées. Il va sans dire que l'ouverture prochaine du service d'hémodialyse de l'hôpital de Tamalous, dont la mise en service se heurte à un problème d'approvisionnement en eau, nous indique-t-on, soulagera grandement le service de l'hôpital de Collo, qui sera allégé de la prise en charge d'une trentaine de malades des régions de Tamalous, Aïn Kechra et Oum Toub. Mais, « le calvaire des hémodialysés ne sera atténué que par la présence permanente d'un néphrologue », indiquera le président de l'association locale.