En se regroupant au sein d'une coopérative apicole, les femmes de Si Mustapha ont triomphé sur les réticences de leurs familles et les clichés du milieu social selon lesquels l'apiculture est une activité masculine et une affaire d'hommes uniquement. En effet, depuis sa création en 2004, la coopérative d'apiculture pour femmes de Si Mustapha ne cesse de faire parler d'elle et de s'imposer sur le terrain. Elle regroupe 16 femmes. Son objectif premier est l'émancipation des femmes par des activités génératrices d'emploi et de ressources. « L'idée de création de la coopérative a germé après le séisme de 2003 et la participation de l'association AFAK dans le plan de prise en charge des victimes du séisme conduit par ARPEIJ et financé par la Fondation de France », indique Ibtissam, l'une des membres fondatrices de la coopérative. Celle-ci ajoute que la coopérative à vu le jour en 2004 grâce au soutient financier de la Fondation de France et Partenariat Algérie ainsi que l'Association Taroua Fatma n'Soumer. Ainsi, après une formation de six mois à la coopérative apicole des Issers, les apicultrices ont installé leurs ruches (15 ruches chacune) dans des terrains qu'elles avaient squattés. Depuis l'acquisition d'assiettes de terrain de 2 ha chacune, les apicultrices n'ont pas cessé de réclamer la régularisation du statut juridique des terrains ainsi que leur clôture par la plantation d'arbres. S'agissant de la récolte, notre interlocutrice indique qu'elle était très importante durant l'année 2006 et très maigre en 2007 et ce, à cause des incendies. Quant au nombre de ruches, notre source avance qu'il est passé de 15 en 2006 à 50 aujourd'hui. Parmi les obstacles qui se dressent devant la pérennisation de cette coopérative, notre interlocutrice évoque les multiples demandes d'aides formulées pour l'octroi d'une aide dans le cadre du FNDRA qui n'ont jamais eu de suites sous prétexte que les banques ne financent plus ce genre d'activités. « Nous n'avons jamais bénéficié des programmes d'aide lancés par les pouvoirs publics », se plaignent-elles. En sus de cela, ces dernières mènent une rude bataille en vue de formaliser la coopérative et lui conférer un statut légal. Après une année d'activité, les apicultrices ont acquis un savoir-faire théorique et pratique dans le domaine et agissent selon une logique coopérative irréprochable. Afin d'élargir la coopérative, les coopérantes offrent chaque année des ruches pour d'autres femmes qui intègrent le groupe.