C'est bien une triste découverte que viennent d'effectuer des agents de développement au cours de leurs pérégrinations sur les champs de pomme de terre de la région. Arrivés sur une parcelle, les techniciens n'en croiront pas leurs yeux lorsqu'ils s'apercevront de la présence de plusieurs plants « virosés ». Mais à l'observation, ils durent se rendre à l'évidence, il s'agissait bien d'une maladie virale. Selon les indications fournies par le fellah, la semence proviendrait de Belgique et aurait été importée par un opérateur privé. S'il est vrai qu'il existe bel et bien un seuil de tolérance à la présence de plants atteints de virus, il est tout de même curieux que cette semence ait fait l'objet d'exportation vers un pays tiers. Habituellement, ce sont les organismes de contrôles du pays producteur qui délivrent les certificats phytosanitaires des plants, documents exigibles à travers les postes frontières, pour l'introduction des produits. Que s'est-il donc passé dans cette campagne qui ait permis l'arrivée de ces plants sans que les moyens de contrôle de l'INPV n'aient été alertés ? Pour les observateurs, le pays n'est jamais à l'abri de ce genre de pratiques. Car ce n'est pas tant la virulence de ce virus qui est en cause, mais notre incapacité – à travers les réseaux de fellahs, à maîtriser la propagation de ce genre de virus. Car manifestement, les fellahs chez qui cette découverte fortuite a été réalisée, ne s'attendaient pas à être la première victime d'une baisse de vigilance des services administratifs et techniques. Dans pareils cas, l'unique opération à entreprendre consiste à arracher les plants et à les détruire systématiquement, évitant ainsi toute propagation préjudiciable. Ce sont généralement les insectes suceurs qui se chargent de propager les virus d'un plant à un autre.