Le débat sur les prix du pétrole commence à réoccuper la scène à l'approche de la réunion extraordinaire le 10 décembre prochain au Caire. Si les traders n'arrivent pas à avoir une visibilité sur les intentions de l'OPEP à l'approche de la fin d'année, occupés qu'ils sont à trouver leurs marques avec la nouvelle conjoncture, producteurs et consommateurs essaient de s'adapter à une situation marquée principalement par l'absence d'un surplus ou d'une capacité excédentaire qui aurait pu permettre de réguler le marché. La percée de pays émergents comme la Chine ou l'Inde et la reprise aux Etats-Unis ont fait exploser la demande de pétrole, portant les prix à des niveaux record. Si le marché reste volatil, les prix ont vécu dernièrement une norme structurelle. Plusieurs spécialistes s'accordent à dire que le pétrole a été cédé à un prix trop bas durant la décennie 1990. Le résultat est la faiblesse des investissements dans l'exploration et un équilibre très serré du marché. Ce qui s'est passé ces derniers mois devrait faire réfléchir sérieusement les différents acteurs. Surtout que la hausse des prix n'a pas beaucoup affecté la croissance et leur recul de 12 dollars semble calmer les esprits. Toutefois, les données n'ont pas tellement changé et seule une augmentation des investissements permettrait d'équilibrer à moyen terme l'équation offre-demande. Or cela suppose un prix attrayant pour le baril de pétrole. Les grands pays consommateurs ne montrent plus du doigt l'OPEP et semblent s'adapter à cette hausse provoquée par de multiples facteurs, notamment l'aspect géopolitique. L'OPEP a montré, sa disponibilité à répondre aux attentes du marché suscitant les félicitations de l'Agence internationale de l'énergie et des USA. A l'approche de la réunion du Caire, les pays membres de l'OPEP ont commencé à défendre la thèse d'un prix moyen de 30 dollars le baril. A plusieurs reprises, le ministre algérien de l'Energie a indiqué que les prix n'allaient pas descendre en dessous de 30 dollars. Hier encore, le ministre saoudien a évoqué une fourchette d'un baril à 30/34 dollars qui arrangerait les investisseurs et un prix moyen de 30 dollars le baril qui arrangerait les producteurs. L'OPEP commence à se placer dans un débat qui devrait permettre de surmonter la crise vécue par le marché pétrolier.