Dans une pétition adressée aux responsables locaux, 24 chefs de famille ayant postulé aux 60 logements LSP de Bastos s'indignent du fait que « les logements qui devaient être livrés en juillet 2002, selon les délais prévisionnels et les termes du contrat, sont à ce jour inachevés ». Outre le désagrément causé par cet énorme retard (près de 7 ans), les bénéficiaires soulèvent la « mauvaise foi du promoteur affichée dès le début avec son refus de nous remettre une copie du contrat ». « Les pouvoirs publics, autant que l'EPLF, sont responsables du retard et de cette escroquerie. Car si l'un a abusé de la bonne foi du citoyen, l'Etat a laissé faire en ne lui imposant pas la conduite dictée par la loi », fulminent les bénéficiaires. Devant cet état de fait, une partie des postulants a jugé « utile d'occuper les logements achevés ». Ils vont les occuper « parce que nous avons senti que d'autres citoyens allaient les squatter, comme cela s'est fait avec d'autres programmes », expliquent-ils. Sur plainte du promoteur, ils seront condamnés à 6 mois de prison ferme en première instance. Les postulants refusent en outre la réévaluation, soit l'augmentation du coût d'un logement de 40 millions de centimes suite à la révision des normes de construction après le séisme de mai 2003. « C'est au promoteur d'assumer ses responsabilités puisque le contrat indique que ces habitations devaient être livrées en juillet 2002, soit près d'une année avant le séisme. L'EPLF n'a pas respecté ses engagements et s'autorise à imposer des augmentations », déclarent les bénéficiaires à El Watan. « Avec l'apport initial et l'aide de la CNL, nous nous sommes acquittés de 80% du coût initial d'un logement et voilà 8 ans que nous attendons, et vu le rythme actuel des travaux, nous risquons d'attendre 8 autres années. Et dire que ces logements entrent dans le cadre du projet de un million de logement lancé par le chef de l'Etat », disent-ils. A souligner que ce programme n'est pas le seul à souffrir des ces errements. D'autres postulants dans d'autres communes de la wilaya subissent les mêmes problèmes.