Un véhicule de transport de fonds a été attaqué, hier vers midi, sur la RN71, menant de Azazga à Bouzeguène, par un groupe armé composé d'une dizaine d'éléments. L'un des convoyeurs de fonds a été tué et deux autres blessés, avons-nous appris en fin de journée. Le gang a réussi à prendre la fuite en emportant une somme qui ne dépasserait pas les 150 millions de centimes, selon des sources concordantes. L'argent était destiné à l'agence BDL de Bouzeguène, distante de dix kilomètres du lieudit Assif Ousserdoun, où a eu lieu l'attaque. Les assaillants, en tenue civile et munis d'armes automatiques, ont placé un engin explosif sur un pont qui a été fortement endommagé par la déflagration. La voiture des convoyeurs a été emportée par le souffle de la bombe actionnée à distance, selon le même mode opératoire suivi par les groupes armés qui ont déjà attaqué de nombreux véhicules de transport de fonds à travers la région ces deux dernières années. Explosion et fusillade à l'arme automatique, puis retraite dans la nature avec la plus grande facilité, les lieux choisis pour opérer étant isolés des agglomérations et limitrophes des maquis qui peuvent conduire à d'anciennes zones de repli des terroristes. Le groupe ayant perpétré l'attentat d'hier a pris la direction de la forêt de l'Akfadou, vers le nord-est, une ancienne base terroriste dont l'activité a été pourtant réduite depuis de nombreuses années. Des sources affirment qu'un échange de tirs a eu lieu entre les éléments du groupe et les services de sécurité arrivés sur les lieux, sans causer de perte aux malfaiteurs qui ont acquis une certaine expérience dans ce genre d'opérations meurtrières, visant à subtiliser des sommes d'argent dépassant rarement les cinq millions de dinars. En juillet 2003, sur la route de Larbaâ Nath Irathen, trois convoyeurs de fonds ont été tués par un groupe armé qui s'est emparé de trois millions de dinars. L'attaque de l'agence BDL d'Azazga, en mars dernier, a provoqué la mort d'un policier, les assaillants s'étant retirés avec seulement 140 millions de centimes, en tirant des rafales d'armes automatiques sur les façades des immeubles mitoyens. Le bureau de poste de Freha, à 10 km à l'ouest d'Azazga, a été la cible d'une attaque en juillet dernier, par huit éléments armés qui ont pu s'emparer de 5 millions de dinars avant de s'évaporer dans la nature. Le chef-lieu d'Azazga se trouve au centre d'une nouvelle zone rouge du grand banditisme, dont on ignore l'obédience et les connivences, puisque le renseignement est à chaque fois utilisé par les gangs qui s'assurent de la réussite de leurs opérations. Aucune enquête n'a pour l'instant abouti à l'identification des bandes armées qui sèment une nouvelle terreur dans la région, après celle des islamistes. Si les éléments de ces groupes, qui opèrent en moyenne une fois tous les trois mois, ne présentent pas le profil traditionnel des islamistes, leurs armes semblent descendre directement des maquis terroristes.