M. Francis Heude, consul général de France en poste à Annaba, était hier en visite de travail dans les Ziban. « Je suis venu d'abord saluer le nouveau wali installé depuis peu à Biskra. Ce fut aussi l'occasion pour moi de rencontrer les élus des deux assemblées locales des Ziban. Enfin, j'ai rencontré les opérateurs économiques de la région et nous avons discuté de leurs préoccupations », a-t-il déclaré à la presse. A ce propos, une réunion avec les représentants de la Chambre de commerce et celle d'agriculture ainsi qu'un nombre important de chefs d'entreprises privées s'est tenue dans la salle de conférences de la Maison de la culture et a eu pour thème majeur le sempiternel visa. En réponse aux critiques virulentes de ceux qu'on aurait privés à tort ou à raison du sésame permettant d'accéder à l'espace Schengen, le diplomate français en poste à Annaba, dont la circonscription consulaire englobe pas moins de 14 wilayas de l'Est algérien, a été on ne peut plus clair : « Je me permets d'être très franc avec vous et vous dire sans ambages que le visa n'est pas un droit. De plus, quand mes services délivrent 100 000 visas par an, j'estime qu'ils ont le droit à l'erreur. Cependant, tous les recours gracieux je les vois personnellement et je demande une analyse nouvelle des dossiers qui 7 fois sur 10 débouchent sur une délivrance sans frais. »Répondant à la question du retard mis pour la délivrance des visas, ce qui, selon les opérateurs économiques ayant pignon sur rue, fait rater souvent des rendez-vous importants et même fait perdre à certains l'opportunité de réaliser de bonnes affaires en France, le consul est resté intraitable. « C'est parce que nous refusons aujourd'hui d'endosser le risque d'une immigration clandestine que nous devons attendre au minimum 10 jours pour recevoir toutes les réponses de nos partenaires de l'espace Schengen sur tel ou tel dossier. » Il a par ailleurs indiqué qu'un système de dépôt de dossier de demande de visa à distance par le biais d'Internet avec la possibilité de le suivre à la trace est envisagé et sera prochainement opérationnel. S'agissant de l'installation d'une antenne de consulat à Biskra, la réponse de M. Heude fut catégorique : « Il n'en est pas question. D'ailleurs, nous n'avons pas les moyens pour le faire. Cependant, l'Algérie est l'un des rares pays au monde où la France procède à la réouverture de ses consulats alors que le mouvement inverse est presque la règle ailleurs. » Le diplomate français indiquera que l'extension du consulat général de Annaba est programmée pour répondre au surcroît de demandes de visas et faciliter leur délivrance. De même, l'ouverture du consulat d'Oran est prévue pour 2005, c'est-à-dire dans un mois. En ce qui concerne les centres culturels, après l'ouverture de ceux d'Alger et de Annaba, « Constantine démarrera à la fin des travaux prévus fin janvier 2005, puis ce sera le tour de Tlemcen et de Tizi Ouzou... Un centre culturel français à Biskra ? Ce n'est pas impossible, mais ça demandera certainement du temps », a conclu M. Heude.