Le terrorisme affaire de tous, le terrorisme et les traumatismes psychologiques : ce sont-là les quelques thèmes parmi d'autres qui ont été retenus dans les travaux du 1er Colloque international sur le terrorisme, ouvert, hier, à Alger en présence du chef du gouvernement, M. Abdelaziz Belkhadem et de nombreux experts algériens et étrangers. A cet effet, le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, a souligné, dans un message adressé aux participants et lu en son nom par M. Habba El Okbi, secrétaire général à la présidence de la République, que ce Colloque contribuera à donner un nouveau souffle dans la prévention et la lutte contre le terrorisme "dans notre pays et à travers le monde". Cependant, le séminaire contribuera également à élaborer une vision "plus claire et plus précise" du rôle de la société civile dans la lutte contre ce fléau, a-t-il ajouté. Le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, a affirmé samedi que la société civile se doit "d'améliorer et d'adapter" ses moyens d'action à la lumière des objectifs de la communauté internationale visant l'efficacité de la lutte contre le terrorisme. "La société civile se doit, aujourd'hui, d'améliorer et d'adapter ses moyens d'action à la lumière des objectifs de la communauté internationale visant l'efficacité de la lutte contre le terrorisme, qui suppose, à coté de mesures et de moyens de contrainte, l'utilisation des ressources de la société civile, des médias, ainsi que la coopération internationale sincère et multiforme"."Il est maintenant reconnu que l'action solidaire des sociétés civiles à travers le monde est plus que jamais nécessaire pour contenir et éliminer la menace terroriste", a relevé le chef de l'Etat dans son message. Cette action, a-t-il précisé, exige de leur part un "échange régulier d'expériences, d'assistance mutuelle ainsi qu'une mobilisation efficace au sein des fora internationaux". S'exprimant toujours sur le rôle des sociétés civiles dans la lutte contre le terrorisme, le président de la République a ajouté que celles-ci "peuvent faire de leur mobilisation une force qui exhortera la communauté internationale à poursuivre intensivement ses efforts en vue de faire adopter la convention globale sur le terrorisme, d'obtenir un consensus sur la définition du terrorisme et, enfin, de prendre en charge les victimes du terrorisme". Dans ce même ordre d'idées, le président Bouteflika a expliqué que "notre lutte conte ce fléau transnational n'aura d'efficacité véritable que dans la mesure ou elle s'adresse à un ennemi clairement défini sur lequel doivent se concentrer les efforts de tous"."Il doit être entendu qu'on ne peut décemment assimiler au terrorisme les luttes que mènent les peuples pour leur libération et qui recourent à la violence faute d'autres moyens de défense", a souligné le président de la République. Le chef de l'Etat a par ailleurs rendu un hommage particulier à l'Organisation nationale des victimes du terrorisme pour sa "contribution aux efforts de notre pays à la prévention et la lutte contre ce fléau, notamment pour son action menée en faveur des victimes de la tragédie nationale". Il a renouvelé, à cette occasion, son soutien à cette organisation dans la réalisation des ses objectifs tout en s'inclinant à la mémoire de toutes les victimes de cette tragédie nationale. Pour sa part, Mme Flici Fatma-Zohra, secrétaire générale de l'Organisation nationale des victimes du terrorisme (ONVT), a indiqué que cette rencontre "va nous permettre d'échanger les expériences" et "débattre de thèmes devant nous renseigner sur le rôle de la société civile dans la lutte contre le terrorisme". Cette rencontre de deux jours, initiée par l'Organisation nationale des victimes du terrorisme (ONVT), vise à mettre en exergue le rôle de la société civile dans la lutte contre le terrorisme ainsi qu'à la mise en place d'une stratégie internationale commune des associations dans ce combat. Elle a indiqué, en outre, que l'assemblée générale de l'ONU va organiser très prochainement un colloque international portant sur les problèmes des victimes du terrorisme. Il est à noter que pas moins de 14 communications sont inscrites au menu de ce colloque qui seront animées par des experts et des journalistes spécialisés dans les questions liées au terrorisme, venus d'Egypte, de France, d'Italie et de pays africains. Ce colloque sera sanctionné par une série de recommandations à même d'insuffler le rôle de la société civile dans le combat antiterroriste tant au niveau national qu'international. Par ailleurs, et en marge de Ce colloque, le ministre de la Solidarité nationale, M. Ould Abbès a indiqué que son ministère a dégagé une enveloppe de 18 milliards de DA pour la prise en charge et l'indemnisation des victimes de la tragédie nationale, "on a dépensé pour le moment 8 milliards de dinars seulement pour indemniser 6952 familles victimes". Il ajoute, d'autre part, pour les repentis qui ont été renvoyés de leur travail : "on leur propose le travail et nous leur garantissons l'emploi mais s'ils refusent ils ont une indemnisation, ils n'ont pas le droit à l'accès aux postes sensibles", a-t-il dit, en signalant toutefois que près de 5000 ont été renvoyés de leur travail. "On paye la cotisation qui est estimée à 3 milliards de DA à la sécurité sociale afin que les années durant lesquelles ils n'ont pas travaillé seront comptabilisées pour la retraite", poursuit-il. Les dossiers sont soumis aux commissions de wilayas et les personnes qui sont dans le besoin seront prises en charge par l'Etat. En outre, selon M. Merouane Azzi le président de la commission nationale chargé d'appliquer les textes de la réconciliation nationale, près de 90% des dossiers des victimes du terrorisme ont été traités, répartis en trois catégories. Sur 6145 dossiers de disparus quelque 5500 cas ont été réglés. Sur 17000 familles de terroristes quelque 7000 ont été indemnisées selon leur situation. Quant aux terroristes travailleurs licenciés près de 1500 ont réintégré leur travail et 3000 ont été indemnisés.