Les stagiaires et les enseignants de l'Institut national spécialisé de la formation professionnelle de Oued Aïssi (INSFP) ont dénoncé leurs mauvaises conditions socio-pédagogiques lors du dernier débrayage qui a été observé pour réclamer la réhabilitation de leur collègue révoqué. En effet, dans certaines spécialités les stagiaires relèvent l'insuffisance, voire l'inexistence de matériel technique et pédagogique. La section de maintenance de l'équipement informatique ne dispose pas encore d'un laboratoire approprié, apprend-on. Le matériel destiné aux sections électrotechnique et maintenance et un équipement biomédical dorment toujours dans leur emballage. « Nous n'avons pas manipulé une bonne partie de ce matériel. De plus, la formation dans ces deux spécialités tire à sa fin », dit un stagiaire. Le volet pratique, qui est un élément essentiel dans ce genre de formation est assuré par des vacataires et des contractuels, qui n'ont aucune expérience dans ce domaine malgré leur bonne volonté. Ce qui se répercute en général sur la qualité de la formation, disent-ils. La bibliothèque n'est pas dotée d'un fonds documentaire qui répond aux besoins des stagiaires et ne dispose même pas de commodités comme le chauffage. « Les ouvrages existants sont dépassés. On ne trouve aucun titre pour des disciplines comme l'automatisme et la régulation ou bien la maintenance de matériel biomédical », fulminent les stagiaires. A en croire ces derniers, à l'ère de la mondialisation, de la formation à distance via Internet, « on ne se permet pas ce luxe. Nous avons trois vieux PC qui sont connectés à un faible débit pour quelques centaines de stagiaires », déplorent les protestataires. Les conditions pédagogiques ne sont pas meilleures que la situation sociale des stagiaires. Sur ce plan, c'est le marasme. L'aire de jeux est accidentée. En dépit des espaces que renferme l'établissement, « nos responsables ne daignent pas aménager des salles ou des espaces de loisirs ! C'est l'ennui au centre, surtout avec son éloignement des centres urbains. On essaie de tuer le temps », ajoute l'un d'eux. Pour couronner le tout, les stagiaires rencontrés devant le portail de leur institut, ne pouvaient pas manquer de parler de la restauration. « On nous dit que le budget est colossal. Il est en augmentation chaque année. Mais, on ne voit point nos repas s'améliorer qualitativement et quantitativement. Nous sommes obligés alors de nous approvisionner à la coopérative ou au foyer. Ce qui engendre des dépenses supplémentaires », regrettent-ils. De leur côté, les enseignants se sont plaints de leur situation sociale. Habitant à plus de 50 kilomètres pour certains, ils ne bénéficient pas de logements d'astreinte. Pourtant pas moins de 14 logements ont été réhabilités après le séisme de 2003 et qui sont inoccupés à ce jour, selon leurs témoignages. Les anciens occupants ont été relogés dans d'autres appartements, dans les cités de Alma, relevant de la commune d'Irdjen lors des travaux de rafistolage des logements de fonction de l'institut. Nos tentatives de joindre le directeur sur place ont été vaines, car il a refusé de rencontrer la presse locale.