Les cités urbaines de Collo nous offrent, depuis peu, des scènes à la fois attrayantes et affligeantes. D'une part, des jeunes, désirant la salubrité de leur cadre de vie, donnent des leçons exemplaires de citoyenneté, à travers un mouvement associatif qui sort de l'ornière, et une APC qui a su réunir les ingrédients nécessaires pour amorcer une nouvelle ère, faite de confiance. En effet, il ne se passe pas un jour, notamment les week-ends, sans que les habitants d'une cité urbaine, une association ou l'APC, ne lancent des opérations de nettoyage des cités ou de reboisement. Pelles, râteaux, brouettes, camions de ramassage des ordures, le tout constitue une lutte acharnée contre les détritus et les amas de terre empilés un peu partout. Toutes ces immondices éparpillées, dénaturant la vie urbaine, ont presque complètement disparu grâce à ces jeunes bénévoles, et à l'aide de poubelles mobiles avec couvercles, dont ont été pourvus les blocs d'immeubles, au lieu de ces dévidoirs mécaniques collectifs. Les cités sont redevenues vivables en attendant que les autres services, notamment l'OPGI, s'impliquent dans des opérations de démoustication et de dératisation. D'autre part, ce grand élan de volontariat ne fait pas que des heureux, car les vaches, qui font désormais partie du décor de la vie urbaine depuis une dizaine d'années, et qui ont, de facto perdu leur « pâturage », vivent des temps difficiles. Habituées à se servir, tôt le matin, dans les décharges et les déchets ménagers, celles-ci ne trouvent plus leur festin quotidien, et errent d'un endroit à l'autre. Des scènes affligeantes pour ce bétail, qui n'arrive plus à trouver subsistance. C'est vraiment le temps des « vaches maigres ».