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Un soir de novembre à Londres
Musique. Idir en concert au Queen Elizabeth Hall
Publié dans El Watan le 02 - 12 - 2004

Il faisait doux ce vendredi soir à Londres. Une raison de plus qui a fait sortir tous ces Algériens, qui de son métro-boulot-dodo quotidien, qui de ses ennuis, qui de sa nostalgie du bled pour aller écouter Idir. Oui, Idir est en ville.
Il s'est produit vendredi soir au Queen Elizabeth Hall, situé sur la rive sud de la Tamise, dans un concert justement intitulé Deux rives, un rêve. Les deux rives de la Manche, France et Grande-Bretagne, où des Algériens et Algériennes, certains en situation régulière, d'autres harragas, vivent, travaillent ou étudient. Le rêve, c'est leur Algérie qui les tarabuste, qui domine leurs sujets de conversation et qu'ils n'ont pas vue, pour un grand nombre d'entre eux, depuis des années. Idir à Londres, c'est justement pour eux une occasion inespérée de faire le voyage vers l'bled à travers un répertoire musical qui les replonge dans l'ambiance de Kabylie, d'Alger et d'autres villes, qui ravive des souvenirs et leur arrache des larmes de joie et de tristesse. Idir a su être à la hauteur des attentes de ces Algériens et Algériennes venus l'écouter, reprendre ses chansons à s'époumoner, danser comme des fous et, enfin, pouvoir scander à l'unisson : « Imazighen ». Le Queen Elizabeth Hall a ainsi vibré le temps d'un concert au son de la derbouka, du tbal et des karkabous. Le Queen Elizabeth Hall ne comprendra jamais pourquoi des hommes dansent avec des hommes, hanche contre hanche, se souriant et s'appelant de gestes de la main à se rapprocher un peu plus l'un de l'autre. « Are all these men dancing together gays ? » (ces hommes qui dansent ensemble, sont-ils tous homos) s'interroge une Anglaise. « Non, au bled, les hommes dansent avec les hommes », lui répond son ami. Le Queen Elizabeth Hall sera toujours surpris par cette vague humaine qui déferle vers la scène dès que des chansons rythmées sont entamées, que ce soit avec Zwit erwits ou Ayazwaw vendredi, ou Didi de Khaled, Ya Rayah de Rachid Taha ou autres tubes de Mami, l'Orchestre national de Barbès et même les hadaouis de Chikhna El Hachemi Guerouabi chaque fois qu'ils se produisent à Londres. « This is madness. I have never seen this in my life » (c'est de la folie. Je n'ai jamais vu cela de ma vie), dira un copain anglais d'un ton admiratif devant cette explosion spontanée de joie, de danse et de youyous. Et que dire de Idir sans courir le risque de taper à côté, si l'on ne trouve pas les mots justes pour décrire sa prestation. Qu'il donne encore des frissons quand on l'écoute, qu'il déclenche un sentiment de fierté en soi et en son pays quand on entend des Anglais et autres étrangers dans le Hall dire : « This is fabulous ». Entre deux chansons, le chantre de la chanson kabyle parle de son pays, des souffrances quotidiennes des mères et des femmes en général, mais aussi de l'espoir de lendemains meilleurs, de ce moment de bonheur intense que constitue le temps d'un concert durant lequel le cœur bat plus fort que d'habitude au rythme de l'Algérie en quelques chansons. Esendou et Avava Inouva sont reprises en chœur par des centaines de jeunes et moins jeunes, comme cette vieille femme kabyle dans son fauteuil roulant, vêtue de sa djebba aux couleurs chatoyantes, qui n'en croyait pas ses yeux qu'elle était bel et bien au Queen Elizabeth Hall et qu'il y avait sur scène Idir, en chair et en os. « Je n'ai jamais quitté ma montagne de Kabylie, et je ne connais Idir qu'à travers ses chansons. » « A ya rech, dites-moi que je ne rêve pas », lance-t-elle à l'adresse des amis de son fils, avant de prendre ce dernier dans ses bras, le remercier et, les larmes aux yeux, l'embrasser très fort. Décidément, il faisait bien doux ce soir de novembre à Londres.

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