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«L'Algérie bien avancée dans l'amélioration de son réseau hydraulique»
Mme Sylvie Fourn, directrice de Pollutec, à la Tribune :
Publié dans La Tribune le 22 - 06 - 2009


Entretien réalisé par Badiaa Amarni
LA TRIBUNE : Vous en êtes à la 5ème édition de ce Salon. Quelle évaluation faites-vous déjà de cet événement ?
Mme Sylvie Fourn : Depuis le début de cette manifestation, les résultats sont très encourageants. Le salon est devenu le véritable événement national et incontournable du monde de l'hydraulique en Algérie, et on le constate par le nombre d'exposants, leur fidélité, leur développement, à la fois tant sur l'offre nationale algérienne qu'étrangère. On a aujourd'hui une vraie manifestation professionnelle qui a rencontré son marché. De ce point de vue-là, mon évaluation est très positive. Ce qui va finaliser mon commentaire général, ça va être l'opinion des exposants qui vont nous faire part de leur enquête de
satisfaction de la qualité et de la quantité de visiteurs qualifiés qu'ils ont pu rencontrer et des perspectives pour eux de business, d'échanges et de partenariats.
L'objectif de tout salon est de mettre en contact les professionnels et opérateurs économiques. Qu'est-ce que Pollutec a apporté à l'Algérie ?
Je crois, et à travers les exposés sur la gestion des systèmes d'eau et d'assainissement que nous avons traités, c'est d'abord la coordination et la mise en contact de tous les acteurs de l'offre et de la demande à un moment donné dans un événement. Je crois que le gros travail que nous avons fait, c'est d'aller à la rencontre des autorités publiques qui, dans le domaine de l'eau, sont très importantes en Algérie pour valider avec eux, chaque année, la pertinence d'un événement qui accompagne la politique très dynamique d'investissement public dans l'eau et puis, à travers ce contact, aller voir l'ensemble des partenaires associés, c'est-à-dire les agences d'Etat sous tutelle ministérielle, les entreprises de travaux publics, les responsables industriels pour leur dire que ça a du sens de faire un tel événement. Donc il y a de la coordination, de la mise en relation, de la création aussi d'un contenu qui chaque année se développe. De plus, on a apporté des méthodes dans la communication, dans le management de projet qui fait que, cinq ans après, le salon poursuit sa croissance.
Concrètement et depuis cinq années maintenant, est-ce qu'il y a eu des contrats signés entre opérateurs ?
Bien sûr. Il est extrêmement difficile de les quantifier car on fait un sondage juste à la fin du salon. Donc au moment où les contrats ne sont pas encore signés. De plus, ça relève de la confidentialité des entreprises. Donc je ne peux pas vous donner un chiffre en disant que le salon a généré tant de contrats depuis 5 ans. Mais on sait que ça a donné du business direct, du business indirect c'est-à-dire que le salon sert à diffuser des technologies, à trouver des clients et des prescripteurs, faire de la joint-venture locale, et trouver même des distributeurs. Oui, clairement, le salon est un espace de business et toutes les études qu'on fait auprès de nos exposants à chaque édition le confirment.
Quelle évaluation faites-vous du secteur de l'eau en Algérie à la lumière de votre courte expérience depuis maintenant 5 ans ?
Mon appréciation rejoint la plupart des observateurs politico-économiques : c'est dire que, depuis 10 ans maintenant, l'Algérie a pris à bras-le-corps le secteur de l'hydraulique et a investi beaucoup d'argent -on cite souvent ce chiffre que votre Président a lui-même mentionné- 2 000 milliards de DA investis en 10 ans, c'est énorme. Je crois que tout le monde ne peut que saluer et véritablement conforter cette politique qui a consisté à reprendre à zéro l'ensemble des infrastructures existantes, à réhabiliter, à créer ou rénover, à mieux manager et à former aussi les hommes. Je suis à la fois admirative de cette politique ambitieuse qui répond à un vrai besoin, et ensuite je crois que ce n'est pas fini car l'Algérie est un pays qui demeure en stress hydrique, appelé à poursuivre ses investissements en particulier dans certaines régions de l'Ouest qui manquent encore d'eau, continuer à réhabiliter les infrastructures et je pense que le plan quinquennal algérien annoncé sur 2009-2013 laisse encore une très large place aux investissements en la matière. Je dirais que l'Algérie, à mon regard, est bien avancée déjà dans son processus d'amélioration et d'opérationnalité de son réseau hydraulique.
Lors de la présentation du salon, vous avez mis l'accent sur l'environnement. Pourriez-vous nous en dire plus ?
L'eau est un élément essentiel et indispensable à la vie des hommes, à la faune et à la flore, et qui relève d'un service public de distribution d'eau potable. Quand on parle d'assainissement, on parle bien d'environnement au sens prévention et traitement des pollutions qui vont impacter le sol, les rivières et ce sont là des risques importants pour la nature, la faune et la flore et puis c'est évidemment un risque pour l'espèce humaine puisque, vous le savez bien, les eaux rejetées qui ne sont pas traitées sont source de nombreuses maladies, voire de mortalité qu'on peut encore observer malheureusement dans de nombreux pays du monde. Parler d'eau, c'est aussi parler d'environnement. Dans notre colloque cette année, on aborde l'optimisation des systèmes de gestion de l'eau en zone urbaine (eau potable et eaux usées), et derrière ça, on essaye de voir comment on peut anticiper sur la prévention des inondations et des risques d'ordre technologique ou naturel qui peuvent impacter les réseaux d'eau et, du coup, provoquer de vraies catastrophes du point de vue environnemental ou pour l'espèce humaine. Eau et environnement sont totalement indissociables. Quand on parle de distribution d'eau potable en H24 comme c'est le cas en Algérie, on parle aussi de qualité pour prévenir des risques sanitaires.
Cette année, vous avez mis l'accent sur le transfert de la technologie dans le domaine des ressources en eau. Pouvez-vous nous en parler ?
Le transfert des technologies est une des composantes essentielles d'un salon professionnel. On demande à des organisateurs comme nous d'aller chercher toutes les technologies dans le monde qui peuvent être déclinables et applicables à l'Algérie. Parce que l'Algérie a un niveau de développement, des composantes géographiques et climatiques qui la rendent unique comme n'importe quel pays donc il faut aller chercher des technologies qui se rapprochent et voir comment elles peuvent s'adapter par rapport à la réalité économique et climatique du pays. Ensuite, une fois ramenées ces technologies, il faut voir comment les transférer soit par du business partagé entre les opérateurs, ou par des conférences et des exposés et faire en sorte que les acteurs du secteur hydraulique algérien s'en nourrissent, puisque pour l'instant le salon vise un visitorat algérien (ce qui ne l'empêche pas de recevoir déjà quelques visiteurs des pays limitrophes). Il faut que les acteurs de l'hydraulique algérien profitent de cette opportunité pour absorber tout ce que l'étranger peut leur donner, à commencer par les pays voisins ou il y a des choses intéressantes qui se passent dans le domaine de l'eau et de l'assainissement comme c'est le cas en Tunisie. L'Espagne qui est un pays très intéressant pour tout ce qui est dessalement et irrigation et puis après les Français et les Allemands qui restent les deux leaders mondiaux dans le domaine de l'eau et de l'environnement.


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