Les bruits domestiques, des infrastructures, du travail et du trafic routier demeurent persistants dans la société algérienne. Au quotidien, le bruit nuit à la santé de tous. Il cause des problèmes de concentration, accentue le stress, la fatigue, sans parler des risques de surdité. Cette nuisance quotidienne n'a, pour le moment, jamais interloqué personne, même au niveau politique. Actuellement, une loi datant de 1993 traite du bruit. Elle ne fait que deux pages et ne parle que d'incitation, et non de réglementation. Pour la première fois en Algérie, le 29 mars, Medpsy School, école de formation continue, organisera un colloque sur ce thème avec comme invité d'honneur, le ministre de l'Aménagement du territoire, de l'Environnement et du Tourisme. L'objectif, dans un premier temps, est de sensibiliser les pouvoirs publics, les entreprises et les citoyens sur ce problème. Dans un second temps, agir pour réglementer ces nuisances sonores. Cependant et avant tout, il est primordial de réaliser une première étude sur ces effets sonores pour obtenir les premiers chiffres. Les organisateurs du colloque demandent également que les nuisances fassent partie des problèmes écologiques. « Dans le cadre du développement durable, nous devons agir sur les pollutions de l'eau et de l'atmosphère, mais aussi sur le bruit. Il y va de la santé de tous les citoyens algériens. Le bruit est aussi une pollution », explique Karima Bouraoui, la directrice générale de Medpsy School. Les organisateurs de ce séminaire espèrent donc sensibiliser les acteurs politiques du monde de l'entreprise et les citoyens pour qu'enfin un effort soit fait. Pour le moment, ils ne demandent que des mesures simples et qui ne coûtent pratiquement rien, juste un peu de civisme, comme par exemple éviter de klaxonner tout le temps et l'interdire devant les écoles et les hôpitaux. Au niveau des réglementations, ils veulent une loi limitant le nombre de décibels des pots d'échappement de tous les véhicules. Ils souhaitent aussi sensibiliser les entreprises sur la nécessité pour leurs ouvriers de porter des casques d'oreilles, afin de les protéger du bruit des machines. Durant ce colloque, ils tenteront également de faire pression sur les architectes, afin que tous les nouveaux logements en construction soient dotés de fenêtres à double vitrage et d'un sol isolant au bruit. Une de leurs premières revendications est d'agir tout de suite sur les logements près d'un aéroport ou d'une route. Pour atténuer le bruit, il suffit juste de placer des panneaux isolants. Une priorité importante, car pour ces populations le bruit devient réellement invivable. « Nous n'exigeons pas d'être tout de suite alignés sur la réglementation européenne. Pour l'instant, nous ne demandons que ces petites réformes, pas très coûteuses, pour le bien-être de chacun. Par ces mesures, nous élèverons le bas niveau par le haut », analyse Salim Oulmane, membre de Medpsy School. En attendant, fermons les yeux et concentrons-nous pour tenter d'apprécier combien le son du silence est avantageux pour notre bien-être quotidien.