De nouveau l'arbitrage, à travers la Direction technique nationale, est plongé dans une forte zone de turbulences. L'AG ordinaire de la FAF, tenue samedi, a été le détonateur de la nouvelle crise « suscitée par des présidents de ligues, relayée par des cercles qui ont toujours gravité autour des arbitres à des fins qu'il n'est nul besoin d'énumérer et gérée au niveau de la pyramide de la fédération », assure une source. Résultat des courses, le renvoi du président de la DTNA, Rachid Medjiba… une semaine seulement après le renouvellement de confiance que lui a signifié le bureau fédéral ! Renversant. Ce revirement du président de la FAF et de son BF à l'égard de celui qui est encore chargé de la gestion de l'arbitrage, jusqu'à la fin du mois, n'ajoute rien au crédit d'une institution qui ne cesse de perdre sa crédibilité. Des forces maléfiques ont pris en otage l'arbitrage et le manipulent aux gré de leurs propres intérêts. Le propos ici n'est pas de défendre un homme (Medjiba) qui a eu la faiblesse de composer avec ceux qui, aujourd'hui, ont décidé de le jeter comme un kleenex. D'ailleurs, la FAF a-t-elle eu un jour besoin de compter sur une DTNA forte, crédible, insoumise aux injonctions ? Pas du tout. Dans ce registre, Medjiba était un fusible idéal, maniable et corvéable à souhait. Se drapant toujours de l'obligation de réserve que lui impose sa fonction, il s'est abstenu de crier son ras-le-bol lorsqu'il voyait défiler des décisions et des pratiques hors normes avec l'arbitrage. Il en subit les conséquences de cette faiblesse. A qui profite la destabilisation rampante qui vise la DTNA ? La réponse, il faut, peut-être, aller la chercher du côté de ceux qui sont montés au créneau le week-end dernier. A quel titre des présidents de ligues de wilaya se préoccupent-ils de l'arbitrage, sinon pour défendre la « carrière » de leurs proches et de sordides intérêts que draine, malheureusement, l'arbitrage à travers ses juteuses mamelles que sont les désignations ? Des hommes qui ont pignon sur rue font tout pour « contrôler » ce segment névralgique du football. Il est la source de « victoires programmées », d'« accessions planifiées », de « corruption avérée et décriée, mais jamais combattue »… tels sont les vrais enjeux qui se cachent derrière le dernier épisode de cet exécrable feuilleton qui n'ajoute rien à la gloire du football algérien. Changer Rachid Medjiba par un autre acteur ne changera rien à la désolante situation de l'arbitrage. C'est connu, l'arbitrage est devenu un juteux fonds de commerce où des hommes sans foi ni loi viennent se servir, sans même prendre soin de se cacher. C'est du football-Taïwan, comme l'a si bien défini un jour Kacem Eliman, ancien président du MC Oran. C'est le grand bazar où tout s'achète et se vend à ciel ouvert. Les affaires de corruption d'arbitres, de combines de matches s'amoncellent sans que quiconque prend le soin de ramasser ces dossiers, d'en faire bon usage et débarrasser une fois pour toute le football du cancer (corruption) qui le gangrène. Congédier Rachid Medjiba et le remplacer par une énième commission d'arbitrage, est-ce la bonne solution ? Ceux qui ont planifié cette issue le croient dur comme fer. L'avenir dévoilera beaucoup de choses. Balle au centre, place aux désignations à la carte, aux matches arrangés… devant le silence assourdissant des instances du football.