Dialogue de sourds ou mauvaise gestion de la campagne actuelle de la Omra, sinon les deux en même temps, si l'on en croit les opérateurs versés dans le domaine. Mais ce qui est sûr, c'est que le torchon n'a jamais autant brûlé entre la direction régionale d'Air Algérie et certaines agences de voyages, classées parmi les plus grosses cylindrées exerçant dans ce secteur. Leur particularité est d'être titulaires d'un agrément IATA et d'un autre délivré par les services consulaires saoudiens. D'après l'un des chefs de file de cette fronde, il est reproché à la direction régionale d'Air Algérie d'être « en porte-à-faux sur plusieurs points, notamment en matière de gestion de la phase préparatoire de la campagne, de répartition des vols, ainsi que sur les conditions de rétrocession des sièges ». Concernant le premier point de friction, Air Algérie est accusée de « ne pas divulguer suffisamment à l'avance le programme des vols, alors que les opérateurs doivent faire face à des exigences de plus en plus contraignantes, notamment de la part du consulat d'Arabie saoudite, nonobstant une clientèle qui a horreur du vide et de l'à-peu-près, et des hôteliers saoudiens âpres au gain facile, profitant de la moindre défaillance pour revoir leurs prix à la hausse ». S'agissant du second grief, les agences contestataires reprochent à Air Algérie de camper mordicus sur « des critères contraires à la logique et surtout le fait de privilégier le seul chiffre d'affaires généré par la billetterie, en dehors de celui engendré par la Omra elle-même ». Ce qui représente une aberration aux yeux de ces opérateurs, qui suggèrent que la compagnie Air Algérie « tienne compte à l'avenir, dans l'attribution des allotements du seul chiffre d'affaires de la Omra, en prenant comme référence le résultat de la campagne précédente ou d'une moyenne reflétant les 3 ou 4 dernières années. Une telle démarche mettrait, du même coup, fin aux spéculations qui profitent à certains opérateurs, qui se complaisent, de plus en plus, dans la revente des sièges en s'octroyant, au passage, de 2 000 à 5 000 DA par siège rétrocédé. Cette pratique s'apparente à du marché noir, et il est du devoir d'Air Algérie de mettre un terme à ces manœuvres spéculatives ». Contacté à la direction régionale d'Air Algérie, le premier responsable du secteur rejette en bloc ce qu'il considère comme « un procès d'intention », du fait, ajoutera-t-il que « le déroulement de l'opération Omra s'effectue selon une procédure arrêtée par les services centraux, et un programme de vols est alloué à cette unité, qui se charge de commercialiser ses capacités aux agences ayant réalisé un bon chiffre d'affaires sur les vols réguliers, à celles étant créditées d'un important chiffre d'affaires en matière de vols charters, et à celles qui sont détentrices, à la fois d'un agrément de l'IATA et d'un agrément des services consulaires saoudiens ». Par ailleurs, se basant sur les problèmes rencontrés lors de la Omra 2007, notre interlocuteur souligne que son unité « a tenu, en prévision de l'opération 2008, à prendre un certain nombre de dispositions, notamment en s'assurant de l'éligibilité de l'agence en matière d'organisation des voyages pour la Omra, et dans ce cadre les retards enregistrés dans la délivrance des visas ne peuvent, en aucune manière, être imputés à la compagnie qui a ses propres contraintes, à savoir la programmation des vols, les accords aériens, etc. Il faut savoir également que seules 9 agences ont présenté les documents requis pour l'opération Omra 2008. Ceci dit, Air Algérie n'a aucun chouchou , et considère toutes les agences, sans exclusion aucune, comme partenaires à part entière, et cela est d'autant plus vrai qu'elle est à l'origine de leur agrément ».