Le Syndicat national des travailleurs de l'éducation tiendra aujourd'hui une réunion de son bureau national pour décider des prochaines actions à entreprendre après la grève des trois jours initiée par la coordination nationale des syndicats autonomes de la fonction publique, les 24, 25 et 26 février dernier. Ces mêmes actions devront être soumises demain lors de la réunion de la coordination des syndicats autonomes qui devra à son tour statuer sur le calendrier des actions à mener pour maintenir la pression sur la tutelle et obtenir des acquis au profit des travailleurs. « Nous avons pensé à un ensemble d'actions, notamment le boycottage des examens de fin d'année comme le bac et le BEM, ainsi que l'éventualité d'une grève illimitée. Nous soumettrons ces propositions au débat ce jeudi au niveau du bureau », expliquait Boudjenah Abdelkrim, secrétaire général du SNTE hier, lors d'une rencontre de formation destinée aux membres du syndicat. Le même responsable syndical se défend de mettre en otage les élèves à travers de telles actions. « Ce n'est pas le syndicat qui maintient en otage les élèves, c'est l'indifférence du ministère face à nos revendications qui les maintient en otage. J'estime que maintenir à 13 l'échelle de paiement d'un enseignant c'est une insulte que l'on ne peut accepter », précise Boudjenah, en notant que même si dans certains cas l'augmentation a atteint 7000 ou 8000 DA, le travailleur demeure sous-payé compte tenu de la cherté de la vie. « Nous allons vers l'affrontement », soutient le SNTE qui compte défendre sa position devant les autres membres de la coordination des syndicats de la fonction publique. Afin de rassurer sa base militante, la direction du SNTE a organisé une rencontre nationale hier au lycée Omar Racim pour affirmer la légitimité du recours à la grève. « La grève est un droit syndical garanti par la loi, contrairement aux dires de certains responsables qui veulent semer le trouble dans les rangs des syndicats en délégitimant la grève », explique Boudjenah qui dit avoir enregistré une confusion chez les militants de la base qui ignorent certains de leurs droits. « Nous avons voulu rétablir les choses dans leur ordre et dire à nos travailleurs qu'ils ne doivent pas tomber dans le piège. Ils ont droit à la grève et à l'immunité syndicale », souligne le SG du SNTE. Ce syndicat constate un recul des acquis démocratiques. « Lire dans un communiqué officiel qui traite les syndicats autonomes de certaines parties en qualifiant la grève d'illégale est tout de même très grave, c'est carrément un retour en arrière », précisent les syndicalistes. Les conditions d'exercice syndical sont de plus en plus difficiles et compliquées, s'accordent à dire les participants à la réunion du SNTE, notamment l'ancien syndicaliste Amrani qui s'interroge sur ce que peut bien cacher le nouveau code du travail comme mauvaises surprises pour les travailleurs. « Personne, hormis quelques responsables de l'UGTA, ne sait ce que contient ce nouveau code du travail, et c'est là une matière à craindre pour le devenir de la pratique syndicale en Algérie », note-t-il.