« J'ai réalisé ici, loin de la cohue politique de Beyrouth, que nous n'avions réellement pas de président », s'exclame dépitée Nancy Sabâ, journaliste à la télévision libanaise privée New TV. « La chaise vide du Liban, lors des séances du sommet, restera dans l'histoire de la Ligue arabe », ajoute Nancy. « Les dirigeants arabes présents ont eu leur mot à dire, et parfois même ils ont tenu des discours durs. Le Liban aurait pu avoir aussi son mot à dire, même à l'encontre de la Syrie », poursuit la journaliste télé. « J'avais mal au cœur de voir le siège de mon pays vide lors des travaux. Nous sommes un petit pays, mais nous avons un grand rôle dans le monde arabe. Beyrouth est la capitale arabe la plus proche de Damas. Vraiment, ça me consterne », déclare le journaliste libanais Bahae Naboulsi qui précise que la rue syrienne partage avec lui le même sentiment. « Même moi, en me mettant à la place du gouvernement de la majorité au Liban, je comprends sa position, mais si jamais j'ai un problème avec quelqu'un, je dois dialoguer avec lui et non le boycotter », souligne Djenan Djemawi, l'envoyée spéciale du quotidien libanais Assafir. Le ministère de l'Information libanais, suivant la décision du gouvernement, boycotte également le sommet de Damas. L'agence de presse et la télévision officielles n'ont pas envoyé de journalistes à Damas et l'agence de presse officielle traite le sommet dans le volet « information » et non comme un « événement ». Les médias libanais pro-majorité sont aussi absents. Seuls des médias proches de l'opposition sont présents à Damas tels les quotidiens Al Akhbar, Assafir et les télévisions NBN, OTV et Al Manar.