Plus de quatre décennies après l'indépendance de l'Algérie, les mines antipersonnel continuent de semer la mort parmi des civils innocents. Ce sont souvent des enfants et des bergers qui se font prendre par la détonation fatale. Des campagnes de déminage, à la fois difficiles et coûteuses, ont été effectuées par l'Algérie depuis 1963. Ces opérations ont permis d'éliminer près de huit millions de mines antipersonnel et de nettoyer plus de 50 000 ha de terres. Néanmoins, à l'heure actuelle, trois millions de mines demeurent enfouies dans les bandes frontalières de l'est et de l'ouest du pays. Outre l'armée coloniale qui a planté, pendant la guerre de libération, des mines tout le long de la ligne Challe-Morice, les groupes du GIA et du GSPC ont également eu recours à ces engins explosifs durant la décennie du terrorisme. Profondément marquée par ce danger permanent et invisible, l'Algérie, qui a ratifié la Convention d'Ottawa en décembre 2000, n'a jamais cessé d'alerter l'opinion internationale sur la nécessité d'éliminer ces engins de la mort. Depuis Nairobi (Kenya) où s'est tenue cette semaine la conférence sur l'interdiction des mines antipersonnel, le président de la République a souligné « l'urgence de bannir partout et pour toujours ces engins de destruction et de mort ».