Quelles sont vos impressions sur ce sentiment unanime qui se dégage quant au large mouvement de solidarité de la communauté internationale au droit du peuple sahraoui à l'autodétermination ? Cette mobilisation de la communauté internationale à notre cause signifie l'échec cuisant des manœuvres marocaines visant à bloquer le processus de la décolonisation de notre pays. Un important réseau de soutien à notre lutte s'est tissé à travers le monde, y compris en Europe. En Afrique, cette reconnaissance du Front Polisario en tant que représentant légitime de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) s'est généralisée. Elle nous a permis de figurer sur la liste des membres fondateurs de l'Union africaine. Toute solution doit respecter au premier plan le droit à l'autodétermination. La participation massive de personnalités politiques et de représentants de la société civile, dont celles de Belgique, de Suède, d'Italie, d'Autriche, d'Allemagne, d'Afrique du Sud et du Danemark à cette CIS prouve que nous empruntons la ligne droite qui doit nous amener à la paix. Quelle pourrait être la réaction du Front Polisario au cas où le Maroc, malgré la pression de cette même communauté internationale, maintiendrait sa position intransigeante ? Sous l'impulsion de la France, le Maroc a vainement tenté, par tous les moyens, de légitimer aux yeux de la communauté internationale son occupation militaire de notre territoire. Cette tentative n'a trouvé que rejet et désapprobation. Son échec est confirmé par la position de l'ONU dans sa recherche d'une solution politique au conflit. Si le roi du Maroc persiste dans son intransigeance et son entêtement à refuser d'appliquer le plan Baker, toutes les options restes ouvertes. Y compris l'option armée ? Je dis bien toutes les options restent ouvertes pour permettre au peuple sahraoui de défendre son droit légitime de libérer son territoire. Nous considérons que la France a un important rôle à jouer pour une paix juste dans la région. Ce qui n'est pas le cas quand on sait que ce pays est derrière l'intransigeance du Maroc. Ce que prouve du reste l'ouverture de deux délégations seulement du Polisario sur son territoire alors qu'en Espagne, elles sont dix-neuf.