Il faut «parfaire la Charte des peuples à disposer d'eux-mêmes pour permettre aux peuples sahraoui, palestinien et irakien de recouvrer leur droit à l'indépendance». «Nous continuons d'aller à Tifariti. Ce n'est pas aux Marocains de dicter leurs lois car il n'ont aucun mandat pour cela.» C'est en ces termes qu'a été résumée la détermination de la communauté internationale pour faire valoir le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination. Plusieurs pays de l'Amérique latine, de l'Afrique et de l'Europe étaient présents, hier, à Alger, lors d'une rencontre internationale sur la décolonisation au Sahara occidental, organisée par le Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui (Cnasps). D'emblée, Pierre Galand, président du Comité international pour la solidarité avec le peuple sahraoui et du Comité international de soutien au peuple palestinien a appelé à exercer un forcing international pour «parfaire la Charte des peuples à disposer d'eux-mêmes et axer le débat sur le volet du colonialisme pour permettre aux peuples sahraoui, palestinien et irakien de recouvrer leur droit à l'indépendance». Pour parvenir à cette fin, il est important, selon Pierre Galand, que les partis politiques et les peuples s'engagent dans un mouvement de forte solidarité similaire à la mobilisation du peuple espagnol. C'est une reconnaissance claire au combat que mènent les Espagnols pour la décolonisation du Sahara occidental, en dépit d'une position défavorable du gouvernement du socialiste José Luis Rodriguez Zapatero. Un mouvement de soutien commence à émerger aussi en France, même à pas de tortue, à travers le travail que mènent certaines associations et universitaires français. Il sied de citer, à titre d'exemple, l'organisation «Enfants réfugiés du monde» et «l'Association française d'amitié et de solidarité avec les peuples d'Afrique» qui organise, en ces jours, à Paris, une semaine anticoloniale qui aborde la question sahraouie. Le 18 juin prochain, une autre grande rencontre internationale autour de la même question sera organisée à Paris, tandis que la Commission européenne, à Bruxelles, devra abriter un autre événement destiné faire intervenir les parlementaires européens auprès des gouvernements de l'UE. Il faut le faire. Car, en toile de fond figure le risque majeur de voir la France, le parrain indéfectible du Royaume chérifien, présider, à compter de juillet, l'Union européenne. «Cela ne nous inquiète aucunement. Mais il faudra user d'une énergie supplémentaire pour revoir à la hausse le mercure de mobilisation», déclare Pierre Galand. Un autre grand rendez-vous de solidarité avec le peuple sahraoui devra avoir lieu au courant 2008 en Afrique du Sud, alors que l'Eucoco (le réseau européen des associations de soutien au peuple sahraoui) tiendra, à la fin de l'année, à Valence (Espagne), sa 34e conférence. C'est un véritable forcing que compte exercer la communauté internationale. Un réseau africain de soutien au peuple sahraoui verra également bientôt le jour. Abdelmadjid Sidi-Saïd, patron de l'Ugta, présent, hier, à la rencontre, a promis par ailleurs d'organiser une conférence de solidarité syndicale qui devra réunir, à Alger, des syndicalistes brésiliens et italiens autour de la cause sahraouie. C'est dire que la communauté internationale ne compte lésiner sur aucun moyen pour mettre les instances internationales devant leur responsabilité dans l'affaire de décolonisation du Sahara occidental. L'ONU, cette organisation planétaire à la merci des détenteurs du veto, sera donc appelée à faire respecter ses propres résolutions qui garantissent le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination. Autrement, «les Sahraouis gardent encore les armes entre les mains et risquent de mettre le doigt à la gâchette», a conclu Mohamed Sidati, ministre sahraoui représentant du Front Polisario auprès des instances européennes.