Les conditions de recrutement des travailleurs et leur déclaration à la CNAS sont les deux volets qui constituent les priorités de l'inspection du travail en matière de contrôle ». C'est en ces termes que M. Gomri, responsable du bureau de l'inspection du travail de Skikda, a résumé le rôle de l'institution qu'il dirige. C'est ainsi que ces mêmes services ont effectué 2 015 visites, touchant 103 343 travailleurs. Celles-ci ont concerné juridiquement tous les secteurs, soit 427 pour le secteur public (74 397 travailleurs), 1 495 le secteur privé national (18 336 travailleurs) et 93 visites pour le secteur privé étranger (10 610 travailleurs). Pour rappel, les entreprises sont contrôlées deux à trois fois par an. Les domaines touchés sont les placements, c'est-à-dire que l'inspection vérifie si le recrutement s'est fait par l'agence locale de l'emploi (Anem) conformément à la loi, car avant c'était le recrutement direct. Le responsable du bureau ajoutera : « Les réclamations et les mouvements de protestation sont pour nous une priorité ; on est arrivé à effectuer 259 visites, où nous avons relevés 789 cas de travailleurs recrutés sans respect de la loi. Nous avons de ce fait établi 94 PV d'infraction. Toutes les entreprises de Skikda, zone pétrochimique et EPS constituent des réservoirs de placement, et c'est notre rôle de contrôler les conditions de recrutement et le respect des dispositions légales en la matière, quant à la transparence, celle-ci n'est pas de notre ressort ». Concernant la main d'œuvre étrangère, « elle regorge à Skikda, notamment au niveau du Mégatrain de Sonatrach, et à l'heure actuelle, il y a 34 entreprises étrangères, dont trois à capital mixte, employant 5 027 travailleurs. Sur les 2 336 étrangers, 151 sont en situation irrégulière (sans permis de travail) et ont fait l'objet de PV d'infraction », a-t-il conclu.