Ce fut un grand champ de blé, un point de passage vers les stades Zouraghi ou Brakni, le jour des grandes rencontres de football. Cernée par les nouveaux silos de blé et la voie ferrée, la cité dite Cnep, avant de porter le nom de Bounaâma, comprenant 360 logements, peine devant l'obstruction des avaloirs et plusieurs caves imprégnées d'eaux stagnantes où pataugent bien à l'aise de petites et grosses bêtes. Il y a des risques de maladies dues au manque d'hygiène, aux moustiques résistants aux produits pesticides à fort relent de mazout que dispersent les services de la commune avec des résultats plus que négatifs. « Nous leur avons plusieurs fois demandé d'assurer des campagnes au mois de février, à la période de la reproduction de ces bestioles, en vain », criera presque un habitant. Les services de l'OPGI ont été plusieurs fois contactés mais le calvaire dure depuis plus de cinq années. Aujourd'hui, c'est une conduite qui a éclaté et le déversement des eaux usées à partir du bâtiment n°1 « empeste » tout l'environnement, indisposant les riverains et imposant aux écoliers, collégiens et lycéens de s'enfermer chez eux, alors que les espaces de jeux existent. Décor de cité moderne avec parking et aires réservées aux enfants, mais une atmosphère de bidonville dès les premiers pas dans cette cité. Le passage régulier des trains indispose encore celles et ceux qui ne sont pas habitués au sifflement des locomotives. Les « techniciens » envoyés par l'office ou par les services d'hygiène déclarent ne pas disposer de moyens adéquats pour traiter le fond du problème ; la benne à ordures est rapiécée de toutes parts et des restes de poubelles qui dégoulinent imposent de larges détours au passant. Les rotations continuelles de semi-remorques du côté des silos de blé envoient des nuages de fumée, cachant toute la cité sous un épais brouillard de poussière que les plus jeunes avalent involontairement et souffrent de maladies respiratoires. Plus grave également, le kif enfumant la voie ferrée dans le voisinage qu'habitent des bandes de jeunes à chaque tombée de la nuit, dans l'impunité la plus totale. Une asphyxie au quotidien non décelable pour le simple passant étranger, mais qui irrite profondément les quelque 2000 habitants.