La réalisation d'infrastructures culturelles est à même d'impulser une dynamique en faveur d'un épanouissement nouveau des métiers et arts traditionnels, dont la wilaya fut jadis un centre rayonnant. Après avoir vécu, de longues années, une disette culturelle atrophiante pour tous les jeunes de la région, Khenchela renoue, grâce à d'immenses potentialités, surtout humaines, avec l'art et la culture, sous toutes leurs formes. La réalisation de la prestigieuse maison de la culture Souaïhi Ali constitue un atout majeur pour l'émergence et la promotion des jeunes talents, dont fourmille la ville de Khenchela. Pour s'en convaincre, il suffit de visiter les nombreux ateliers que renferme la maison de la culture : une bibliothèque pour enfants, une autre pour adultes, un atelier pour la création littéraire et artistique, un autre pour les langues, ainsi que pour le théâtre, la chorégraphie, les arts plastiques, la tapisserie, le costume traditionnel, l'Internet…De quoi insuffler, en somme, une dynamique culturelle au sein de la jeunesse. Dans cet ordre d'idées, reconnaissons les mérites des responsables de la maison de la culture qui oeuvrent d'arrache-pied pour établir des traditions dans les arts, le savoir et la civilisation. Pour preuve, le festival du théâtre pour enfants qui regroupe hommes de théâtre et dramaturges de toutes les régions d'Algérie. Voilà que le 4e art s'implante durablement dans les mœurs culturelles de Khenchela. Côté projets culturels, la wilaya a bénéficié d'un théâtre, de deux salles de cinéma avec scène-théâtre, d'une annexe de la bibliothèque nationale, d'une autre pour les beaux-arts, d'une école de musique et de 23 bibliothèques pour 21 communes. Kaïs, deuxième ville de la wilaya de Khenchela, a bénéficié du projet d'une salle de cinéma, pouvant servir aux représentations théâtrales, et d'une bibliothèque municipale. N'oublions pas que la ville de Khenchela a vu naître et grandir de nombreux poètes, hommes et femmes de lettres et des peintres de renom. Citons, à titre d'exemple, les Hassen Boulahbal (1897/ 1943), poète humoriste et satirique, Brahim Hachani (1913-1993) poète, qui a légué à la postérité « Rissala Ilal Djana » (lettre au paradis), Hocine Khomri, poète, Nadjah Hadda, poétesse, Djamel R'mili (1962), poète né à Taouzert, Zoulikha Saoudi (1943-1972), sans oublier le célèbre peintre Lazhar Hakkar, dont la renommée est internationale. Dans les arts lyriques traditionnels, l'on peut citer le fameux Ali Khencheli, chanteur du genre chaoui. Aujourd'hui, une pléiade de jeunes talents émerge dans tous les genres, surtout en peinture et en art dramatique. En dépit des difficultés inhérentes au coût et au travail de la laine, d'infatigables artisans-tapissiers continuent vaillamment de produire le célèbre tapis de Babar (Nememcha), un tapis dont les motifs sont savamment élaborés, ce qui en fait un article de bonne facture. La pérennité de cet art ancestral dépend, en grande partie, de la disponibilité de la laine à moindre frais et de l'encouragement des tisserands et tisseuses. Ces derniers sont les tutélaires d'un pan de l'Histoire de notre artisanat national.