Selon Bouguerra Soltani, « il y a toute une liste de personnes qui veulent fermer le jeu et imposer leur volonté » lors du quatrième congrès. Le président sortant du MSP, Bouguerra Soltani, et ses partisans sont dans une mauvaise posture. Les projets de résolutions adoptés, le week-end dernier, par le conseil consultatif et notamment celui conditionnant la candidature à la présidence du MSP par un désengagement de tout poste gouvernemental leur ont fait peur. Ils le disent publiquement. Alors que son sérieux rival Abdelmadjid Menasra a pris une avance sur lui en réussissant à imposer sa volonté lors de la dernière réunion du conseil consultatif, Bouguerra Soltani tente de mener une contre-offensive dans l'espoir de convaincre les congressistes d'amender lesdites résolutions. « Je refuse de participer à un jeu fermé », lance-t-il lors d'une conférence de presse animée hier à Alger, en compagnie de son bras droit et porte-parole du parti, Mohamed Djemouaâ. Refusant de s'exprimer sur la question de son avenir au gouvernement, Bouguerra Soltani donne des estocades à son concurrent et ceux qui lui ont témoigné leur soutien, en particulier la famille de Mahfoud Nahnah. « Nous refusons toute sorte de paternalisme et de tutelle sur les délégués qui doivent décider en toute liberté », assène-t-il. Selon lui, « il y a toute une liste de personnes qui veulent fermer le jeu et imposer leur volonté » lors du quatrième congrès, dont les travaux auront lieu dans huit jours (du 29 avril au 1er mai). Les propositions du conseil consultatif, précise de son côté Mohamed Djemouaâ, seront soumises au congrès qui devra les avaliser ou les rejeter. « Ce ne sont que des projets de décisions qui seront soumis aux 1400 délégués au congrès qui pourront les adopter ou les annuler. Dans le cas où ils seront adoptés, tout le monde y sera tenu et Bouguerra Soltani devra démissionner (du gouvernement) s'il veut se présenter à la présidence du MSP », souligne-t-il. L'aile de Bouguerra Soltani se montre, toutefois, confiante quant au sort qui sera réservé aux propositions du conseil consultatif. Affirmant à maintes reprises qu'il est soutenu pas la base, Bouguerra Soltani semble être certain que les congressistes vont amender les projets en question pour lui permettre de briguer un nouveau mandat à la tête du parti. Ceci même s'il se dit prêt à accepter la décision finale du congrès. « J'accepterai les décisions du congrès en toute sportivité », assure-t-il. La guerre de leadership qui fait rage actuellement au sein du parti est, selon Mohamed Djemouaâ, « tout à fait normal ». « Des divergences, signe de vitalité pour le parti, existent autour du leadership, sur la personne qui serait la plus apte à conduire les destinées du MSP durant les cinq prochaines années », estime-t-il. Les travaux des 4e assises du MSP s'annoncent houleux. La rivalité entre les deux ailes en question sera sans nul doute à son paroxysme et risque de faire imploser le parti. Même si les partisans de Bouguerra Soltani affirment le contraire. « Le MSP sortira indemne de cette épreuve », clament-ils.