Quatre militants humanitaires français, en mission au Maroc pour rencontrer les familles des prisonniers politiques sahraouis, ont été appréhendés jeudi 24 avril à 11h (heure locale) par la police marocaine et conduits au poste de sûreté nationale de Tan Tan avant d'être expulsés du territoire marocain. Ces ressortissants français représentaient les ONG ACAT-France (Action des chrétiens pour l'abolition de la torture), l'Association des Amis de la RASD et le Corelso, le Comité pour le respect des libertés et des droits de l'homme au Sahara occidental. Après que leurs passeports et les papiers de leurs voitures ont été confisqués, ils ont été interrogés toute l'après-midi, sans savoir ce qui leur était reproché. Transférés en début de soirée dans un fourgon de police, c'est dans la nuit que leur a été notifiée leur expulsion vers la France. Sans qu'aucune raison ne leur soit communiquée et ni aucun fait reproché. Selon le communiqué, mis en ligne par ces ONG, ces militants avaient assisté, le 21 avril à Marrakech, au procès de Enaâma Asfari, militant pour l'autodétermination du Sahara occidental, et coprésident du Corelso. Arrêté le 13 avril 2008 à Marrakech pour prétexte d'un accrochage avec une automobiliste, il était poursuivi sur des prétextes fallacieux, état d'ivresse notamment. D'après le communiqué, « les observateurs présents à l'audience avaient constaté et dénoncé de nombreuses irrégularités dans la procédure ». En raison des témoignages contradictoires, le procès avait été ajourné au lundi 28 avril. Un jour avant, les autorités marocaines décident d'expulser les quatre militants français. « Puisque la raison donnée de l'expulsion des membres de cette mission est finalement ‘‘troubles à l'ordre public'', nos organisations considèrent qu'ils ont été expulsés en raison de leur participation à ce procès et de leur contact avec les associations de défense des Sahraouis », estiment les ONG dans leur communiqué.