Après une trêve ayant duré plusieurs années, les conducteurs des voitures jaunes reviennent, encore une fois, à la charge et menacent de mener un débrayage illimité. Cette fois la colère des concernés a atteint son paroxysme après une série de démarches (restées lettre morte) engagées auprès de toutes les autorités concernées. Selon un représentant de la commission de wilaya des chauffeurs de taxis, activant sous la coupe de l'union générale des commerçants et artisans algériens, la situation a atteint un seuil critique face à certaines pratiques qui menacent l'avenir de la profession. « Le problème des impôts cumulés depuis la décennie noire et dont les pénalités continuent de peser lourdement sur les épaules des chauffeurs de taxis demeure la principale cause des difficultés rencontrées, surtout que plusieurs personnes ont carrément abandonné », déclare-t-on à l'UGCAA, où l'on confirme que cet avis est largement partagé par les deux autres organisations structurées à Constantine, en l'occurrence l'union nationale des chauffeurs de taxis (UNACT) et l'association des « taxieurs » de la wilaya, sise à la gare routière Est. Un consensus s'est même dégagé au sein de la corporation pour dénoncer la spéculation qui prend des proportions démesurées concernant la location de la licence d'exploitation, dont le prix a atteint 12 000 DA par mois, alors que la tarif est fixé par la réglementation à 1 500 DA. A l'UGCAA, on n'hésite pas à pointer du doigts les anciens moudjahidine, principaux détendeurs de cette licence, qui exercent leur diktat en toute impunité, au vu de l'anarchie totale qui règne dans le secteur des transports dans la wilaya, et où les voitures jaunes sont indésirables au centre-ville, étant la cible privilégiée des agents de l'ordre. Si l'annulation des dettes cumulées durant la décennie noire, la révision des tarifs d'exploitation des licences et la suppression des mesures, jugées sévères, prises à l'encontre des chauffeurs de taxis dans la ville, (lesquelles demeurent parmi les principales revendications soumises aux autorités) ne sont pas prises en considération, la situation risque d'aboutir à un débrayage illimité, qui mènera inévitablement à une paralysie totale sur toutes les lignes.