Imperturbables, les pouvoirs publics refusent toujours de revoir leur politique envers les syndicats autonomes. Hier, les enseignants contractuels structurés au sein du Conseil national des contractuels ont été empêchés de tenir leur sit-in prévu à la hauteur du ministère de l'Education nationale. Bien avant 14h, un cordon de sécurité des plus importants a été mis en place, interdisant ainsi aux manifestants d'approcher du département dirigé par M. Benbouzid. Face à cette situation, les enseignants ont rebroussé chemin. Le bureau national des enseignants contractuels s'est réuni en début de semaine et avait décidé de la tenue de ce rassemblement pour exprimer leur mécontentement quant à leur situation. Ces fonctionnaires, qui n'ont pas perçu leur salaire depuis plusieurs mois, dénoncent la « mauvaise gestion des concours de recrutement » organisés par le ministère de tutelle et l'« opacité » qui les entoure. « Nous avons participé au concours d'accès au poste d'enseignant comme l'a annoncé et insisté le ministre de l'Education, mais à chaque fois le concours est soit annulé sans aucun prétexte soit on ne prend pas en considération les admis ou alors ils réfutent notre candidature, car nous ne remplissons pas les critères », a souligné Mme Benzebouchi, présidente du bureau. Ces contractuels au nombre de 40 000 (un chiffre contesté par les responsables du ministère de l'Education) demandent la clarification de leur situation. Ils ignorent leur statut et ne comprennent pas pourquoi ils ont été dégradés dans la nouvelle grille des salaires, puisque leur salaire a été revu à la baisse. « L'enseignant contractuel touchait 19 000 DA, aujourd'hui il touche à peine 16 000 DA. Nous sommes mal payés, mal classés et nous sommes sujets à la suspension à tout moment », a indiqué, dépitée, une enseignante rencontrée sur place. Les enseignants contractuels revendiquent la réintégration de leurs collègues exclus abusivement, l'intégration des contractuels après une année d'emploi ainsi que l'ouverture de postes budgétaires pour les matières de création récente comme l'informatique. Pour arracher leurs droits, les contractuels ont saisi par écrit toutes les instances susceptibles de prendre en charge leurs doléances, notamment le ministre de l'Education nationale, le chef du gouvernement, les députés et les sénateurs, en vain. Ils ont pris part à toutes les actions de protestation afin de sensibiliser les responsables du secteur à leur situation critique. Néanmoins, en dépit de l'indifférence des pouvoirs publics, ces contractuels « refusent de baisser les bras ». Ils indiquent qu'ils continueront leur « combat » en animant samedi prochain « un rassemblement national devant le palais du gouvernement ». Si leur nouvelle action est réprimée, les enseignants contractuels nous apprendront qu'ils entameront une grève de la faim.