La ville de Tiaret a failli basculer hier dans la tourmente après le début d'une opération de délocalisation des marchands de fruits et légumes au lieudit 40 Logements et ceux des alentours du collège Ziane Chérif Abdelhamid. Beaucoup de personnes concernées, une fois chassées par des éléments de la police, ont commencé par se rassembler, puis ont constitué une foule compacte qui balaya tout sur son passage, provoquant un début de panique chez les citoyens, les passants et surtout les transporteurs publics. Beaucoup de voies d'accès au centre-ville ont été momentanément coupées avec des blocs de pierre, des magasins ont baissé rideau et quelques réfractaires ont été rappelés violemment à l'ordre. La foule s'est dirigée fébrilement vers le carrefour des 40 Logements, et certains de ses principaux animateurs finiront par occuper le pavé. Le commandant de la voie publique a parlementé avec les manifestants qui iront assiéger l'APC en exigeant des explications du maire M. Mohamed Amine Hallouz. Sa voiture a été saccagée avant d'être emmenée vers le parc de l'APC. Une opération qu'on savait porteuse de risques, mais le jeu en valait la chandelle car il s'agissait de désengorger la ville qui ployait sous les immondices nonobstant les désagréments que pareille situation cause aux riverains tout en défigurant le site devenu depuis pomme de discorde. Hier, ce fut à tout point de vue une bataille de perdue pour les élus qui croyaient mordicus en finir avec cette abracadabrante situation. En aparté, la situation ne semble pas plaire à tout le monde en réalité, chacune des institutions concernées semblait fuir ses responsabilités. L'Etat a montré des signes évidents de faiblesse bien que certains citoyens aient été tentés de résoudre l'équation en employant la force. Les trabendistes et autres vendeurs à la sauvette ont regagné hier en début de journée leurs lieux de travail malgré les propositions séduisantes qui leur ont été faites. Une concession qui n'augure malheureusement rien de bon pour nombre de citoyens qui se sont inscrits dans la légalité.