L'on ne peut plus circuler en sécurité sur les trottoirs de l'avenue Larbi Ben M'hidi. Plusieurs citoyens ont déjà fait le constat depuis quelques semaines, d'autres en ont même payé le prix. C'est le cas de Fayçal Kitouni, cadre à Algérie Télécom, qui a eu la malchance de se retrouver au mauvais endroit, et au mauvais moment. « C'était le 25 mars dernier aux environs de 17h, lorsque j'ai été victime de la chute d'un bloc de pierre à proximité de l'immeuble situé juste en face de l'école primaire Akila Haddad », se rappelle encore Fayçal, qui s'en est sorti avec un écrasement de deux orteils de son pied gauche, une plaie profonde à la cuisse, nécessitant une intervention chirurgicale et une incapacité de 60 jours, délivrée par le médecin légiste. « J'estime, tout de même, être chanceux, car l'incident aurait pu avoir des conséquences plus graves si, par malheur, j'avais reçu un coup à la tête », dira notre interlocuteur qui dénonce encore que sa plainte déposée au niveau du commissariat du 15e arrondissement de la sûreté n'ait pas abouti à ce jour, après plus d'un mois, bien que les services concernés aient enclenché une enquête pour déterminer les causes exactes. En fait, et après un déplacement sur les lieux, il s'est avéré que l'incident que nous avons détaillé n'est pas le premier du genre. Les riverains, et surtout les gérants des commerces situés au-dessous des immeubles du trottoir de gauche, en descendant vers la place Mohamed El Adjabi, à partir de la mosquée Djamaâ El Kebir, au moins trois bâtisses constituent un danger imminent sur les passants. « Les chutes de pierres et le détachement de blocs des balcons deviennent un phénomène inquiétant depuis quelques semaines », a indiqué un commerçant, qui notera avoir été témoin de deux accidents, en déclarant : « Le premier est survenu à proximité de l'immeuble situé en face de la rue Bencheikh Lefgoun, où un passant a été fracturé à la clavicule, alors que l'autre a eu pour site une autre bâtisse se trouvant un peu plus bas, et là un citoyen s'en est heureusement sorti avec des blessures légères », nous dit-on à l'avenue Larbi Ben M'hidi. Pourtant, un programme a été lancé depuis quatre années par les services de l'OPGI, lesquels ont engagé des dépenses. Celui-ci a touché plusieurs immeubles au centre-ville, mais ceux de l'avenue Ben M'hidi n'ont pas eu la même faveur. Les travaux décidés par certains propriétaires sont menés dans l'anarchie, à l'image de cette bâtisse dont les murs intérieurs ont été complètement démolis, laissant des parois extérieures où la moindre secousse risque de faire des dégâts graves. Les riverains affirment avoir saisi les services de l'OPGI pour prendre les mesures urgentes afin de parer à une situation qui nourrit les inquiétudes à l'avenue Larbi Ben M'hidi. Ceci, bien sûr, avant qu'il n'y ait mort d'homme.