De notre correspondant à Tizi Ouzou Malik Boumati C'est le Tout-Tizi qui en parle depuis quelques semaines. Souvent avec étonnement, parfois avec consternation. La barricade érigée autour du siège de la 1re sûreté urbaine de Tizi Ouzou, située en plein cœur de la ville, ne cesse de faire parler d'elle. Et pour cause, le premier constat que font les citoyens de cette barricade, c'est le danger que cela représente pour tous les piétons, et ils sont nombreux à la contourner au milieu de la chaussée et du rond-point de la ville. En effet, la barricade que les éléments de la police ont érigée est installée au carrefour du Djurdjura où le trottoir et une partie de la route ont été tout simplement fermés à la circulation. Le trottoir a été fermé à la circulation piétonne du côté de la rue Ahmed Lamali jusqu'à l'avenue Abane Ramdane, y compris la partie qui les relie au niveau du carrefour. Ainsi, pour passer de la rue Ahmed Lamali, menant vers le CHU Nedir Mohamed, le stade du 1er Novembre, le marché le jouxtant et l'université de Tizi Ouzou vers le centre de la ville des Genêts, les citoyens, souvent accompagnés de leurs enfants, sont contraints d'emprunter la chaussée du rond-point du Djurdjura, avec tous les dangers que cela représente pour eux et, surtout, pour leur progéniture. De son côté, la route rendue inaccessible par les barricades des services de sécurité oblige aujourd'hui les automobilistes à passer par la trémie de la ville qui se retrouve ainsi assez souvent encombrée, gênant considérablement la circulation automobile. C'est malheureusement le même constat que l'on peut faire en ce qui concerne le siège de la 2e sûreté urbaine, située à deux cents mètres de la première, même si dans ce cas, aucune route n'a été fermée à la circulation. Avec des barricades en béton, il n'y a pas de trottoir pour les piétons sur plusieurs mètres. Le danger pour la population est encore plus grand si l'on considère que cet autre poste de police est limitrophe de deux enceintes très fréquentées, à savoir la maison de la Culture Mouloud Mammeri et le stade Oukil Ramdane. Le troisième endroit barricadé par les services de sécurité est, de toute évidence, le siège de la sûreté de wilaya, situé à l'entrée ouest de la ville, juste à côté de la gare routière. Encore un endroit très mouvementé qui subit justement des restrictions dans les mouvements, surtout quand ce cas de figure, c'est carrément la route qui mène vers Alger qui a été rendue inaccessible. Et pour les nombreuses personnes qui se déplacent quotidiennement de la wilaya de Tizi Ouzou (et même des autres wilayas de l'est du pays pour certains) vers la capitale, le seul passage reste, encore une fois, l'autre trémie de Tizi Ouzou, source de tous les dangers et désagréments dus aux embouteillages. De ce côté-ci de la ville, les piétons devront aussi emprunter le carrefour qu'ils se partagent avec les centaines d'autocars qui se rendent à la gare routière ou en sortent. Il est à signaler dans ce même chapitre que pour les mêmes raisons de sécurité, plusieurs édifices publics sont barricadés mais pas de façon aussi dangereuse pour la population. Un danger qui fait dire à bon nombre de citoyens de la région que la police cherche à se protéger contre d'éventuels actes terroristes en mettant en péril la vie des citoyens qu'ils sont censés protéger. D'autant que d'aucuns, parmi la population locale, considèrent que les barricades érigées autour des sièges de la police ne sont même pas en mesure de garantir la sécurité des occupants de ces sièges contre d'éventuels attentats terroristes, étant pratiquement des barricades de fortune (des petites barrières métalliques mobiles) incapables d'empêcher un véhicule de passer de façon violente. C'est dire que la sécurité des éléments de la police, une question extrêmement cruciale même pour la population, ne doit pas être traitée dans l'urgence pour éviter les actions quelque peu irréfléchies. Cela va de la sécurité et de la vie des citoyens et de celles des gens dont la mission est de les protéger.