Le responsable n'est pas là, veuillez rappeler plus tard. » Les journalistes sont devenus habitués à ce refrain. Lorsque le « responsable » n'est pas sorti, il est en réunion ou en mission de travail. C'est souvent la croix et la bannière pour obtenir une information, aussi futile qu'elle puisse paraître. Le droit d'accès aux sources de l'information est pourtant reconnu par la loi. L'article 35 de la loi n°90-07 du 3 avril 1990 relative à l'information permet aux journalistes de « consulter les documents émanant de l'administration publique se rapportant à l'objet de sa mission et ne faisant pas partie des documents dûment classifiés et protégés par la loi ». « Généralement, les cellules de communication ne font pas leur travail correctement. Une entreprise ou des PDG préfèrent mettre en place un chargé de la communication pour mieux bloquer l'information. Par ailleurs, l'information n'est pas décentralisée. Les cadres ne s'autorisent pas de parler à des journalistes craignant de subir le diktat de leurs supérieurs », nous dit un journaliste. Dans un tel climat, les articles d'investigation relèvent souvent de « missions impossibles ». Les journalistes sont parfois contraints à abandonner faute d'informations ou de remettre un travail qui ne répond pas à leurs attentes. Lors de sa visite à la maison de la presse, le ministre de la Communication a promis que l'accès aux sources de l'information « ferait partie de (sa) bataille quotidienne ». « D'ailleurs, a-t-il souligné, nous avons fait un pas dans ce sens puisqu'un point de presse hebdomadaire est programmé, alors même que le conseil de gouvernement n'est pas achevé. Tout cela pour éviter aux journalistes la longue attente du communiqué par lequel ils sont conditionnés comme ce fut le cas auparavant. » L'ex-patron de l'Union de la jeunesse algérienne reconnaît que « le manque de communication dessert les institutions. Beaucoup d'entre elles s'étonnent de lire de fausses informations, des interprétations. Cela est la conséquence de leur silence et de l'absence de communication ». Le droit à l'information consiste, selon l'article 2 de la loi relative à l'information, dans le droit du citoyen d'être informé de manière complète et objective des faits et opinions intéressant la société aux plans national et international. Il s'agit là d'un droit fondamental à la composition d'une société mature car « bien informés, les hommes sont des citoyens ».