Ils étaient plus de 500 habitants de Koudia, un quartier de la banlieue nord de Tlemcen, à s'être attroupés devant le siège de la wilaya pour exprimer leur colère et dénoncer l'insécurité qui a envahi leur agglomération. « Nous vivons la peur au ventre depuis plusieurs mois. Devant l'indifférence des autorités et au risque de nos vies, nous nous sommes transformés en policiers. Mais les malfaiteurs sont le plus souvent relâchés aussitôt entendus. Et ils récidivent. C'est un véritable enfer que nous vivons à cinq minutes de la ville de Tlemcen », criaient-ils, en chœur, avant-hier. En fait, comment peut-on imaginer un village de plus de 5 000 habitants sans sécurité ? « Pourtant, la structure existe depuis longtemps, mais elle n'est pas encore opérationnelle. Faut-il que le sang coule pour qu'on daigne enfin prendre au sérieux nos souffrances ? », s'interrogent-ils. Dès son installation, le nouveau wali a fait une virée à Koudia. Sur les lieux, il s'était montré « épaté » par tant de retards dans le domaine du développement. « Si, aujourd'hui, on est monté en masse au siège de la wilaya, c'est pour montrer que la situation est urgente. Quant aux autres problèmes sociaux, faites un petit tour et vous verrez que nous vivons dans une situation dramatique : pas de routes, pas d'électricité, pas d'égouts ; et dire que nous sommes à quelques mètres de la ville !? » Hier après-midi, une délégation des contestataires a été accueillie par des responsables de la wilaya. « On nous a fait des promesses et nous n'avons aucune raison de douter de la bonne foi de nos interlocuteurs, mais attendons pour voir ! » La foule s'est dispersée pacifiquement aux environs de 16 heures.