La Turquie sort ses griffes en direction de l'Afrique. Lors de la troisième édition du Pont du commerce extérieur Turquie-Afrique, 950 hommes d'affaires venus de quarante-cinq pays africains étaient présents hier à l'hôtel Polat Renaissance à Istanbul, où a eu lieu la signature de plusieurs accords de libre-échange et d'autres bilatéraux entre la Turquie et certains pays africains, dont l'Egypte, la Gambie et bien d'autres encore. Parmi les officiels, outre le ministre du Commerce extérieur turc, Kursat Tuamsu, l'on note la présence du vice-président de l'Ouganda et d'autres ministres de pays subsahariens. Point d'officiel algérien. Le président de la Chambre de commerce et d'industrie algérien, invité et censé être présent, n'a pas fait le déplacement. Echanges bilatéraux Quelques hommes d'affaires algériens, qui se comptent sur les doigts d'une main, ont préféré s'évader quelque part… dans la ville. Peut-être viendront-ils après ou plus tard. Aussi, à la question posée au président de la Confédération des hommes d'affaires et des industriels de Turquie (Tuskon), Rizanur Meral, de savoir pourquoi il n'y a pas eu d'accords de libre-échange avec l'Algérie, il nous dira que celle-ci traîne le pas et la Turquie est volontaire et prête à le faire. Peut-être ne serait-elle pas intéressée. Selon le président de Tuskon, 2500 hommes d'affaires turcs vont rencontrer les 950 Africains et il y aura 40 000 échanges bilatéraux. L'on apprendra que grâce à ce genre de rencontres (qui ne sont pas des séminaires, mais purement commerciales et d'investissement), le chiffre d'affaires a augmenté d'année en année, passant ainsi de 10 milliards de dollars en 2005 à 15 milliards en 2007. Et l'on pense qu'il se chiffrera à 20 milliards de dollars en 2008. Le ministre du Commerce extérieur parle d'un volume d'échanges (importations-exportations) évalué à 300 milliards de dollars. Certains font des reproches à la production de la Turquie comme étant de qualité moyenne, sinon pour certains produits douteuse, et l'on cite l'exemple de la voiture Peugeot fabriquée en Turquie. A ce propos, on laisse entendre qu'on en a arrêté la fabrication. Quelques investisseurs turcs sont installés en Algérie dans quelques créneaux : le bâtiment, le mobilier, le textile et l'emballage. Evidemment, la Turquie achète à l'Algérie des produits pétroliers, autant de frais qui pèsent énormément dans le coût de production. Cependant, nous dit-on, ce coût est amorti quelque peu par la main-d'œuvre, qui ne revient pas cher. Remarque : le chômage a atteint, selon le ministre de l'Economie, plus de 30%.